Le forum maghrébin de la halqa populaire a pris fin vendredi dernier au Théâtre régional de Sidi Bel Abbès avec une cérémonie de remise de prix aux lauréats et la lecture des recommandations du jury. Le grand prix du forum, l'Epi d'or, est revenu ex aequo à Cheikh Belaoura Mohamed de Sougueur (Tiaret) et à la troupe Masrah Essanabil de Souad Khalil (Lybie). Quant à l'Epi d'argent, il a été attribué ex aequo à Cheikh Brahim Ben Brik (Tiaret) et aux conteurs de la troupe des arts populaires de Sfax (Tunis), alors que l'Epi de bronze a été, lui, décerné au célèbre goual Djillali Laïlaili de Mahdia (Tiaret). Le conteur Fadi Sebar de Syrie et le goual de la région de la Mekerra, Abbas Lacarne, ont reçu le prix spécial du jury. Il faut dire que le choix des lauréats n'a pas été facile tant les participants admis en compétition rivalisaient de génie pour capter, à travers les différentes places publiques de la ville, un public « venu en force admirer des spectacles de haute facture », selon les organisateurs. M.Blouhi, président du jury, a, d'ailleurs, avoué la difficulté rencontrée par ses pairs pour désigner la meilleure halqa populaire. « La halqa est une forme d'expression artistique qui requiert une maîtrise parfaite de la littérature orale et de l'espace d'où la difficulté de départager des chioukhs passés maîtres dans cet art », dira-t-il. Le forum, dont la prochaine édition se tiendra à Tlemcen, aura permis, de l'avis de nombreux participants, de revisiter un patrimoine artistique séculaire. « Ce genre de rencontres est d'une grande importance en ce sens qu'il permet de préserver la mémoire populaire », a souligné Cheikh Benamar, meddah de Tissemsilt, lors de la cérémonie de clôture. « Le goual a longtemps été marginalisé et ce forum est à même de lui permettre de renouer avec son public », a-t-il ajouté. Au plan des recommandations, le jury a appelé à l'institutionnalisation du forum de la halqa en la dotant de moyens supplémentaires afin de ressusciter ce qui constitue aujourd'hui un trésor de l'oralité maghrébine en général et algérienne en particulier. Aussi, il a été préconisé la création d'un site électronique consacré aux arts populaires, le recours à des présélections des troupes ainsi que la transcription des répertoires populaires narrés par les gouals. Le passage de l'oral à l'écrit tend notamment à renforcer le fonds documentaire consacré au patrimoine immatériel national.