Des employées du filet social ont tenu hier un rassemblement devant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou pour réclamer leur titularisation. Les employés du filet social de plusieurs communes, dont Azazga, Ifigha, Idjeur et Yakouren, majoritairement des femmes, ont organisé, hier, un rassemblement de protestation devant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou pour interpeller les pouvoirs publics sur leur situation sociale devenue intenable. Des élus locaux, dont le P/APC d'Azazga, se sont joints à cette action pour soutenir ces employés, poussés à la porte de sortie à la fin de leurs contrats, sans aucun droit, notamment celui de la retraite. Une délégation de ces employés, accompagnées par le maire d'Azazga, a été reçue par les représentants du wali de Tizi Ouzou à l'effet de prendre connaissance de leurs revendications qui ne sont autres que leur permanisation dans les postes qu'ils occupent parfois depuis près de vingt années. La proposition de l'administration de reconduire les contrats du filet social pour celles et ceux engagés avant 2001 n'a pas été acceptée par les protestataires qui réclament des contrats de travail en bonne et due forme comme tous les fonctionnaires. Plusieurs actions de protestation ont été organisées ces dernières semaines devant les sièges de mairie, notamment à Azazga et Bouzeguène, sans pour autant attirer l'attention des pouvoirs publics sur leur sort. Après «la sourde oreille des autorités de wilaya» quant à leur légitime revendication, exprimée moult fois par écrit et par des protestations sur la voie publique, comme ce fut le cas lundi dernier avec le sit-in devant le siège de la mairie d'Azazga, ces employés du filet social, hommes et femmes, ont organisé, dimanche dernier un autre rassemblement devant la même mairie qu'ils ont fermée pour la journée. Ces employés, dont des diplômés universitaires et en majorité des femmes, rémunérés à 5000 DA par mois et sans cotisations pour la retraite, expriment leur ras-le-bol quant à l'humiliation qu'ils vivent avec ce statut, qualifié d'«esclavagisme des temps modernes qui ne veut pas prendre fin». Certaines de ces employées sont non seulement des mères de familles et malades, qui n'arrivent même pas, en ce mois de piété, à pouvoir payer leurs médicaments, cumulent jusqu'à près de 20 ans d'ancienneté et, le comble, sans être titularisées dans leurs postes de travail. Et dire que pendant toute l'attente dans l'espoir de la titularisation et la longue expérience acquise pour ces dizaines de femmes, d'autres employés sont recrutés dans les mêmes conditions et dispositifs pour être exploités de la même façon avant de quitter leurs postes pour certains en constatant leur injuste rémunération, ou d'être intégrés pour de rares autres.