Les algériens de France ont organisé aujourd'hui à Paris le 15eme dimanche de contestation à la place de la République pour continuer de réclamer le départ de tous les restes de l'ancien système. Alors que ce nouveau rassemblement a coïncidé avec le report à une date inconnue l'élection présidentielle prévue initialement le 4 juillet prochain, les manifestants ont appelé à la mise en place d'une véritable période de transition, condition sinequanon selon eux pour la tenue d'une élection sérieuse pouvant déboucher sur un véritable changement politique en Algérie. Les critiques ont ciblé le général major Gaïd Salah. Les manifestants lui ont demandé de partir aujourd'hui et pas demain. « Enlevez la issaba (la bande de voyous) et l'Algérie sera meilleure », a crié un intervenant qui a remercié les gens qui viennent manifester depuis trois mois sans relâche. Il a demandé également de soutenir les Algériens qui manifestent tous les vendredis en Algérie malgré la violence des forces de l'ordre et la chaleur. Et de critiquer Gaïd Salah qui refuse, selon lui, une véritable solution politique. « Gaïd Salah refuse tout dialogue constructif. Trois personnalités ont proposé à l'armée d'ouvrir un dialogue avec le peuple, mais le régime a refusé » il a ajouté: « De nombreuses personnalités comme Tabou, Benbitour et d'autres tentent d'amorcer un dialogue avec le régime en place, mais ce dernier ne veut rien lâcher. Au contraire , il est en train de tendre la main à Ferhat Mehenni pour qu'il rentre en Algérie afin de diviser les arabes et les kabyles". Un hommage a été rendu aux martyrs de la révolution morts lors des manifestations en Algérie. Une minute de silence a été observée en leur mémoire. Un membre du FFS à pris la parole pour dénoncer le régime mafieux et demander le départ de Gaid Salah et tous les autres symboles de l'Etat. Il est revenu sur le conseil révolutionnaire qui a géré d'une main de fer l'Algérie du temps de Boumediène, tout en faisant un parallèle aux desseins que voudrait imposer Gaïd Salah. Un hommage a été rendu également aux étudiants algériens qui sont la colonne vertébrale des manifestations . Ils font face aux bâtons et à la violence des policiers. « Les étudiants sont des courageux. Pas d'élection avec Bedoui », a scandé un autre manifestant. « Gaïd Barakat, écoutez le peuple et non pas les Emirats. Oh Amirouche et Si Lhaoues , enlevez nous la bande de mafia. » « Gaïd Salah barra barra ». De son côté , Zoheir Rouis, représentant de Jil Jadid en France a appelé pour une période de transition qui sera menée par des gens en-dehors du régime et qui ne se présentent pas eux-mêmes à l'action présidentielle en vue de ne pas faucher le projet. « Il faut d'abord revoir la loi électorale et amender la constitution avant d'opter pour l'organisation d'une élection présidentielle soit pour un processus constituant » . Néanmoins. Il a reconnu que l'urgence aujourd'hui est d'abord de dégager ce régime et organiser une transition. « Gaïd Salah veut nous emmener vers un vide institutionnel pour pouvoir à nouveau gagner du temps et rester sur une période de transition qu'il va lui même décréter. Mais nous lui disons que ça va être un échec aussi. Nous restons mobilisés pour bâtir un état de droit dont rêveraient les chouhadas ».