Après le mouvement populaire, l'opposition, les différentes associations et des syndicats autonomes, des religieux, très connus sur la scène nationale, viennent de déjuger le vice-ministre de la Défense et les partisans de la solution constitutionnelle à la crise, en appelant à la mise en place d'une période de transition. Décidément, la feuille de route du chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah, n'est soutenue que par les partis de l'ancienne alliance pro-Bouteflika. En dehors de ce cercle restreint de clients de l'ancien régime, plus aucune autre organisation ou personnalité nationale n'épouse sa démarche tendant à activer le processus électoral pour élire un nouveau Président, sans éliminer, au préalable, les facteurs de la fraude électorale. Après le mouvement populaire, l'opposition, les différentes associations et des syndicats autonomes, des religieux, très connus sur la scène nationale, viennent de déjuger le vice-ministre de la Défense et les partisans de la solution constitutionnelle à la crise en appelant à la mise en place d'une période de transition. Il s'agit de savants algériens de l'islam, dont leur doyen Tahar Aït Aldjet, qui ont signé, jeudi dernier, un appel commun adressé à l'armée, la classe politique et au hirak, les invitant à aller vers une période de transition pour éviter au pays une grave impasse. Epousant les revendications du mouvement populaire, les signataires appellent à l'activation des articles 7 et 8 de la Constitution pour rendre sa souveraineté au peuple. Ils précisent, dans ce sens, que les «référendums exprimés chaque vendredi supplantent toute autre consultation». Les cheikhs suggèrent, comme l'avaient proposé plusieurs autres personnalités nationales de divers horizons, une période de transition dirigée par «quelqu'un qui a la confiance de la majorité du peuple pour mener le pays vers des élections libres, honnêtes et crédibles». Selon eux, ce «président de la transition» doit prendre un certain nombre de mesures pour préparer le terrain à une sortie de crise. Il devra, selon le texte en question, nommer un gouvernement de «compétences nationales parmi les personnalités qui n'ont jamais été condamnées», mettre en place une instance indépendante d'organisation et de surveillance des élections et organiser une conférence de dialogue national global et sans exclusive. Cette dernière sera chargée, ajoute-t-on, de «poser les jalons de l'avenir en dessinant les contours d'un Etat qui immunise l'Algérie et les citoyens contre cette putréfaction politique, économique, culturelle et sociale et lui évite toute sorte de dépendance». Les signataires de ce document proposent aussi, en aval de cette démarche, l'ouverture de la compétition politique entre les «hommes honnêtes et intègres» pour choisir via une élection présidentielle celui qui aura à diriger le pays. Affirmant qu'ils ne détiennent pas le monopole du «savoir», les signataires invitent tous ceux qui «partagent la même conviction» à les rejoindre, tout en se montrant disposés à «fournir plus d'effort pour aboutir à l'unité des rangs et atteindre l'objectif, à savoir l'intérêt suprême du pays». Les auteurs de cette initiative représentent pratiquement toutes les régions du pays. Outre cheikh Tahar Aït Aldjet, l'initiative est signée aussi par Abderrazak Guessoum, président de l'Association des oulémas musulmans, Belhadj Chérifi, membre du Conseil, «aâmi Saïd El Ibadi», Saïd Chibane, ancien ministre des Affaires religieuses, Abdelhamid Abou El Kacem et Mohamed El Maamoun El Kacimi.