La population scolaire de la commune d'Ath Djellil décline inexorablement au fil des ans. Des témoignages recoupés de professionnels de l'Education exerçant dans cette circonscription de montagne font état d'une baisse constante des contingents scolarisés, affectant, peu ou prou, tous les établissements scolaires. «A chaque rentrée des classes, le décompte est revu à la baisse. En l'espace de cinq années scolaires, nous avons perdu près de 20% de nos effectifs», relate un instituteur d'Ath Djellil. «Le contingent des apprenants n'a jamais été aussi bas. Le dégraissement est d'une telle ampleur que certaines divisions pédagogiques ne comptent plus que quelques élèves», témoigne un éducateur du village Taourirt. «A ce rythme, on se dirige droit vers la fermeture de l'école. Cette perspective est hélas plausible étant donné que rien n'indique que la tendance baissière sera inversée», prévoit-il. Comme il fallait s'y attendre, le recul des effectifs a poussé l'administration de tutelle à opérer des coupes dans les équipes pédagogiques, en procédant à la suppression de postes. «Dans certaines écoles primaires, le staff pédagogique est limité à deux, voire à un seul enseignant. L'éducateur prend alors en charge toutes les matières, dispense les cours de langue française et gère l'administration», confie un directeur d'école. Par le passé, rappelle-t-on, les classes jumelées et les postes bilingues faisaient figure d'exception. A présent, ils sont devenus la règle. «La fonction éducative est vouée à un sombre avenir. La baisse des natalités et l'exode rural vont certainement précipiter la fermeture de bien des écoles», suppute un inspecteur local de l'Education.