Le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) saisira la semaine prochaine le ministre de l'Enseignement supérieur pour lui demander des précisions sur la dernière décision portant sur la baisse de la prime d'encadrement pour les maîtres de conférences de rang B. « La décision est signée par le directeur central des finances. Le CNES doute de la fiabilité de cette note et nous croyons que même le ministre pourrait ne pas être au courant », a expliqué hier Abdelmalek Rahmani, coordonnateur du CNES à El Watan Week-end. Un courrier pour exiger des explications sera donc envoyé à partir de dimanche au ministre en attendant de les recevoir au plus tard dans dix jours. « Paradoxalement, au moment où les enseignants chercheurs sont las d'attendre l'effectivité du nouveau régime indemnitaire, le ministère décide de revoir à la baisse la prime d'encadrement des maîtres de conférences de rang B. Le CNES refuse cette procédure et demande au ministre de prendre les mesures nécessaires pour l'annuler. Si la note est appliquée en concertation avec le syndicat et dans un cadre de partenariat, la situation ne prendrait pas cet ampleur », ajoute le syndicaliste. La direction des finances du ministère a, en effet, débité les comptes des maîtres assistants d'une somme allant jusqu'à 120 000 DA sans les en informer. Autrement dit, la prime de 8100 DA, octroyée depuis janviers 2008 dans le cadre de la nouvelle grille des salaires, a été récupérée avec effet rétroactif ! Les maîtres de conférences de rang B percevront désormais, selon la nouvelle note ministérielle, 4300 DA, soit l'équivalant d'une prime pour un maître assistant. « Une démarche inadmissible. Un maître de conférences a déjà, contrairement à son collègue maître assistant, soutenu sa thèse de doctorat. Le ministère aurait pu nous saisir pour trouver d'autres solutions et choisir d'autres méthodes », déplore le coordonnateur du CNES. Une situation qui résulte, selon M. Rahmani, de la mauvaise gestion et l'incapacité des recteurs d'appliquer les nouvelles mesures. Car, suite à la promulgation du nouveau statut particulier et en l'absence d'un régime indemnitaire approprié aux maîtres de conférences de rang B, les recteurs ont décidé de leur octroyer la même prime que celle versée pour leurs collègues de rang A. La mauvaise gestion des universités, particulièrement celle d'Alger, le régime indemnitaire des enseignants universitaires et la nomination des recteurs, sont, entre autres, les dossiers phares qui seront débattus lors du conseil national extraordinaire qui sera tenu à la fin de l'année universitaire.