Le chef de l'Etat par intérim Abdelkader Bensalah a appelé, une nouvelle fois, la classe politique, la société civile et les personnalités nationales à prendre part à des concertations autour de l'organisation de l'élection présidentielle. « J'appelle la classe politiques, la société civiles et les personnalités nationales de choisir la voie du dialogue global (…) Je les invite à débattre de tout ce qui est relatif à l'organisation de la prochaine élection présidentielle », a déclaré Bensalah dans son discours diffusé jeudi à 20h00. Selon lui, le scrutin présidentiel devrait être organisé dans « des délais acceptables, sans perte de temps » Le chef de l'Etat par intérim a avancé, dans son discours, que la situation « l'oblige » à poursuivre sa mission jusqu'à l'élection d'un nouveau président de la République, qui « aura la légitimité d'engager les réformes dont a besoin le pays ». Pour rappel, le Conseil constitutionnel a annulé l'élection présidentielle prévue le 4 juillet prochain, faute de candidats sérieux. La conférence nationale, organisée en avril dernier, avait subi le même sort. Voici le texte intégral du discours du chef de l'Etat par intérim (traduction APS) : « Au nom d'Allah, Le Clément, Le Miséricordieux, Prière et paix sur Son vertueux messager, Sa sainte famille et ses compagnons jusqu'au Jour du Jugement dernier, A l'occasion de la fête bénie de l'Aïd El Fitr, dont Allah a gratifié notre peuple après le mois de jeûne et de piété, je félicite chaleureusement tous les Algériens et Algériennes à l'intérieur et à l'extérieur du pays, priant Le Tout-Puissant d'agréer leurs actes de dévotion et de prière et de combler l'Algérie de paix, de sécurité et de prospérité. Chers concitoyens, Chères concitoyennes, Comme vous le savez tous, le Conseil constitutionnel a prononcé, le dimanche 02 juin 2019, le rejet des deux dossiers de candidature déposés auprès de lui en vue de l'élection du Président de la République prévu le 4 juillet 2019, déclarant ainsi l'impossibilité de tenir cette échéance à la date prévue et sa réorganisation de nouveau. Il a considéré que dès lors que « la Constitution prévoit que la mission essentielle dévolue à celui investi de la charge de Chef de l'Etat est d'organiser l'élection du Président de la République, il y a lieu de réunir les conditions adéquates pour l'organisation de cette élection dans la transparence et la neutralité en vue de préserver les institutions constitutionnelles qui concourent à la réalisation des aspirations du peuple souverain ». Aussi, a-t-il conclu « qu'il revient au Chef de l'Etat de convoquer de nouveau le corps électoral et de parachever le processus électoral jusqu'à l'élection du Président de la République et la prestation du serment constitutionnel ». Chers concitoyens, Chères concitoyennes, Cette situation m'oblige donc à continuer à assumer la charge de chef de l'Etat jusqu'à l'élection du Président de la République, et je suis parfaitement conscient de l'ampleur de cette responsabilité. Chers concitoyens, Chères concitoyennes, Cette situation exceptionnelle nous interpelle tous sur l'impératif de faire appel à notre intelligence collective en vue de faire prévaloir la sagesse et la pondération nécessaires pour surmonter les obstacles à l'origine de la conjoncture actuelle et construire ensemble la prochaine étape, en lui réunissant les conditions indispensables ainsi que les mécanismes à mettre en place afin de garantir à la Présidentielle toutes les chances de succès. Chers concitoyens, Chères concitoyennes, J'ai appelé, de bonne foi lors de mes précédents discours, au dialogue et à la concertation, en me suis engagé devant vous à garantir au scrutin présidentiel toutes les conditions d'une élection régulière, libre et transparente, telle que souhaitée par notre peuple. Chers concitoyens, Chères concitoyennes, Cette nouvelle étape est incontestablement une opportunité précieuse pour restaurer la confiance et mobiliser les forces patriotiques nationales en vue de construire le consensus le plus large possible autour de l'ensemble des questions en rapport avec les aspects législatif, réglementaire et organisationnel de cette élection, et sur les mécanismes de son contrôle et sa supervision. Ainsi, j'invite la classe politique, la société civile et les personnalités patriotique nationales, jalouses du devenir de l'Algérie, à opter pour le dialogue inclusif en tant que voie menant à la participation au processus de concertation que l'Etat s'emploiera à organiser dans les meilleurs délais, à débattre de toutes les préoccupations portant sur la prochaine échéance présidentielle, et partant, tracer une feuille de route devant aider à l'organisation du scrutin dans un climat d'entente et de sérénité. L'Algérie a besoin, en effet, de réformes et de nouveaux horizons aux plans politique et socioéconomique, un vœu clairement et pacifiquement exprimé par notre peuple qui doit également faire face à de nombreux et ô combien difficiles défis et enjeux nécessitant la mobilisation de toutes les forces vives. Ma conviction est profonde que seul le président de la République, élu démocratiquement, jouira de la confiance et de la légitimité requises pour lancer ces réformes et contribuer à relever les défis qui se posent à notre Nation, d'où ma certitude que l'organisation d'une Présidentielle dans des délais admissibles, sans aucune perte de temps, constitue l'unique voie et la plus efficace, politiquement et la plus rationnelle, démocratiquement. A ce propos, je réitère mon appel à toutes les parties concernées à participer au processus consensuel et à faire prévaloir la sagesse et l'intérêt du peuple, tant dans leurs débats que dans leurs revendications. De même que je les exhorte à saisir cette nouvelle opportunité pour s'impliquer pleinement dans la concertation que nous prônons aujourd'hui plus que jamais. Chers concitoyens, Chères concitoyennes, Le temps étant précieux, j'exhorte tout un chacun à s'atteler sérieusement à la recherche de solutions consensuelles devant permettre l'organisation d'une élection Présidentielle régulière dans un climat de rivalité transparent. Cet appel est adressé également à toutes les bonnes volontés, celles dont le leitmotiv est l'amour de la patrie et l'abnégation à son service, celles qui ont foi en l'élan collectif et en la maturité de notre peuple et bannissent toutes formes d'exclusion et d'aventurisme, particulièrement lorsqu'il est question de l'avenir de l'Algérie. Gloire à nos martyrs, Vive l'Algérie »