N'admettant pas la situation dans laquelle se morfond leur club chéri, des centaines de supporters de l'ESS ont organisé mercredi en fin de journée un autre sit-in devant le siège de la wilaya où ils ont exigé le départ du président du club Hacen Hamar et le placement de l'Aigle noir sous l'égide d'une entreprise publique – unique bouée de sauvetage pour le club phare de l'antique Sitifis, traversant actuellement l'une des plus graves crises de son histoire. En dépit d'une colère perceptible, les inconditionnels ont manifesté dans un ordre impeccable. Scandant des slogans hostiles à la direction du club, les protestataires dénoncent sa prise en otage. Soulignons qu'aucun incident n'a émaillé ce regroupement approuvé et soutenu par tous les Sétifiens, pour lesquels l'ESS est plus qu'un club sportif : «Avec Aïn El Fouara et Sid El Khier, l'Entente est à la fois un symbole et un patrimoine que nous devons impérativement sauvegarder et protéger. Tombant malheureusement entre les mains de véritables prédateurs, l'ESS est en voie d'extinction. On ne peut passer sous silence ce massacre à la tronçonneuse. Tant qu'on n'a pas mis le club entre de bonnes mains et à l'abri du besoin, on continuera à dénoncer l'injustice des pouvoirs publics responsables du mal qui ronge le club, attendant en vain son parrainage par une entreprise publique», diront des fans dont un groupe a été reçu par le wali de Sétif, Mohamed Belkateb, lequel aurait promis d'aider l'Aigle noir à surmonter cette mauvaise passe. En dépit des assurances et de la franchise du chef de l'exécutif, les représentants des supporters restent sceptiques : «Le discours rassurant du wali ne règle pas les problèmes de l'Entente qui se trouve dans l'impasse. La tenue de l'assemblée générale qui est certes souveraine ne va rien régler. On parle en connaissance de cause. A dix jours de la reprise des entraînements, une montagne de problèmes reste en suspens. Faisant du mensonge son fonds de commerce, Hamar doit partir. Ayant promis de garder l'ossature, il a failli. La preuve, Djabou et Zeghba sont partis. La promesse de ramener Frank Dumas est un flop. A l'instar du mercato hivernal, le mercato estival sera, à n'en pas douter, un fiasco. A cause de lui les joueurs annoncés ne viendront pas. On ne connaît toujours pas la date et le lieu du stage ainsi que les noms des joueurs libérés. N'ayant pas démissionné en fin de saison comme il l'avait déclaré juste après l'élimination de la coupe d'Algérie, Hamar ne peut plus nous mener en bateau. Supposé être le premier magistrat de la ville, le P/APC, oubliant que l'ESS est un bien collectif, reste de marbre. On s'explique mal cette manière de faire», tonnent nos interlocuteurs, dépités par la tournure des événements. Faisant fi des revendications des supporters, le contesté président de l'Entente s'est déplacé, hier, à Alger pour, semble-t-il, finaliser avec Khiat (NAHD) et les trois ex-Mouloudéens Tebbi, Souibaa et Hadouche. Soulignons, par ailleurs, que la gestion du club et de la SSPA se trouve, nous dit-on, sous la loupe des éléments de la police judiciaire de la sûreté de wilaya, lesquels auraient entendu ces derniers jours le président du conseil d'administration de la SSPA ainsi que le trésorier du club.