Aujourd'hui, les Algériens bouclent pratiquement le 4e mois consécutif des marches de protestation pacifique. Alors que le hirak bat son plein, les avis sur l'avenir du mouvement populaire divergent. Si certains sont pour le passage vers de nouvelles formes de lutte, d'autres estiment que ce n'est pas encore le n'est pas le moment. On est le 21 juin et on continue à inonder les rues des différentes régions du pays pour réclamer le changement et l'Etat de droit. Arrestations, mises en détention provisoire, limogeages en série et démissions… les choses avancent, mais pas toujours au rythme espéré par les Algériens. D'ailleurs, cela fait plusieurs semaines que l'on se pose des questions sur le futur du mouvement et les manières de protestation. Les marches du vendredi et du mardi sont-elles suffisantes pour maintenir la pression sur le pouvoir en place ? Faut-il revoir notre manière de protester ? Le temps est-il venu d'adopter une autre façon de lutte ? En effet, en plus des Algériens qui semblent sereins quant à l'avancement des événements, d'autres, impatients d'atteindre leurs revendications, proposent de passer à la vitesse supérieure. Et c'est sur les réseaux sociaux qu'on le constate. Des appels à la grève générale ont été lancés, la possibilité d'une désobéissance civile débattue, ou encore, une première, des appels à ne pas s'acquitter des factures d'eau et d'électricité, ni de payer les impôts ! Seulement, bien que ce genre de propositions font le tour des réseaux sociaux, elles sont toutefois très peu adoptées. Par exemple, le dernier appel à la grève lancé avant le départ de l'ancien président de la République Abdelaziz Bouteflika n'a pas trouvé un large écho, sauf dans certaines régions du pays, dont principalement Bouira, Béjaïa et Tizi Ouzou. Ailleurs, beaucoup étaient les boycotteurs qui ont choisi de ne pas suivre l'appel, estimant que la fermeture des commerces et l'arrêt de toute activité professionnelle pénaliseraient le citoyen en premier lieu et que ce genre d'acte de rébellion n'est pas en adéquation avec le principe du mouvement populaire qui s'est imposé comme étant pacifique et civilisé. Les choses n'ont pas changé jusqu'à ce jour, des propositions il y en a, mais les avis entre les pour les contre divergent.