La marche du 18e vendredi aurait pu déraper au chef lieu de la wilaya de Tipasa. Les policiers, en tenue civile et en « bleu », ont exfiltré brutalement deux jeunes qui ont brandi le drapeau amazigh pour les emmener au siège de la sûreté de wilaya. Après un moment de vive tension entre les éléments des services de sécurité et les jeunes manifestants, la foule pacifique a préféré continuer à scander et à marcher, en dépit de la chaleur et le nombre important des estivants et des véhicules. A l'aide d'un mégaphone, la marée humaine répétait les slogans hostiles aux symboles du système en liberté toujours, tout en insistant sur le rejet des élections gérées par les deux « B » (Bensalah, Bedoui, ndlr). Les manifestants n'ont pas cessé de crier haut et fort leur attachement à l'unité du peuple algérien, en fustigeant ceux qui tentent de créer le régionalisme et la désunion dans le pays. Ils réclament la prison pour le reste du gang qui a dirigé le pays et a mené l'Algérie et son peuple vers la misère. Un portrait du défunt Président de l'Egypte, Mohamed Morsi, est apparu pour la 1ère fois depuis les 22 féviers 2019, un geste symbolique pour rendre hommage au défunt Président égyptien élu. La foule a observé une halte en face le siège de la Cour de Justice de Tipasa, pour réclamer une justice à l'encontre des corrompus et des auteurs du pillage des richesses de l'Algérie. L'emblème national sous de multiples dimensions est brandi par les jeunes manifestants tout le long du parcours. Discrètement, les éléments de la sûreté de wilaya, filmaient la procession, afin de mieux identifier les citoyens qui forment la marée humaine. « Silmiya, silmiya » ; « dawla madaniya, machi âaskariya » ; « dégagez, dégagez tous » ; « notre pays est pétri des élites honnêtes et intègres, dégagez, dégagez » ; « khawa, khawa » ; « imazighen, imazighen », sont quelques slogans répétés par les citoyens marcheurs déterminés à battre le pavé jusqu'à l'instauration de la 2ème République, fondée sur la justice sociale surtout, avec à sa tête des personnalités qui ne trahissent pas le serment des chouhadas.