Le Fonds monétaire international (FMI) a une nouvelle fois appelé ses Etats membres à réduire leurs dettes publiques, évoquant des risques budgétaires « accrus » dans les plus grandes économies mondiales. « Les risques budgétaires se sont accrus, en particulier dans les économies développées », a, selon l'APS, affirmé le FMI dans la troisième édition de son « Rapport de surveillance budgétaire multinational ». L'institution a cité trois raisons : « Les tendances budgétaires sous-jacentes se sont encore détériorées depuis le rapport de novembre, les marchés financiers ont davantage concentré leur attention sur les faiblesses budgétaires et les progrès dans la définition des stratégies de sortie budgétaires ont été lents. » La persistance de déficits publics élevés, obligeant les Etats à emprunter actuellement des sommes sans précédent, a été depuis le début de l'année la source de fortes perturbations sur les marchés financiers mondiaux. « Les marchés font plus attention aux développements budgétaires », a observé lors d'une conférence de presse à Washington le directeur des Affaires budgétaires du FMI, Carlo Cottarelli. A deux reprises cette année, le FMI a relevé ses prévisions de croissance mondiale. Mais malgré cette amélioration des perspectives économiques, le redressement des finances publiques est insuffisant et la tendance reste mal orientée, a estimé M. Cottarelli. La dette publique moyenne des pays du G20 passerait ainsi de 76,6% du produit intérieur brut en 2010 à 82,2% en 2014. Dans les pays les plus avancés du G20, cette moyenne passerait de 104,4% en 2010 à 115,5% en 2014, selon les prévisions du FMI. « Même si l'activité mondiale est en train de rebondir plus vite que projetée auparavant, les perspectives budgétaires ne s'améliorent pas dans les mêmes proportions », a déploré le FMI. « Des niveaux élevés d'endettement public pourraient peser sur la croissance économique pendant des années », a-t-il ajouté.