El Hirak Echaâbi (Le mouvement populaire) à Mascara est en bonne santé. Les appels à ne pas sortir dans la rue en ce 20e Vendredi de mobilisation lancés par les partisans de la division ont été purement et simplement rejeté par la population du Hirak. Malgré la chaleur suffocante, le nombre des participants à la marche était très important. Hommes et femmes accompagnés de leurs enfants, drapés dans l'emblème national et des bouteilles d'eau à la main, ont tous dit, d'une même voix, «Libérer l'Algérie», «Dawla madaniya machi âskaria (Etat civil et non pas militaire)» et «Makanche intikhabate maâ issabate (Pas d'élections avec les bandes de voleurs).» Le FLN de plus en plus détestable et détesté. À 14h30, les militants du hirak en entamée leur marche à partir de la place Emir Abdelkader, en plein centre-ville de Mascara, sous le slogan : «Dawla madaniya machi âskaria (Etat civil et non pas militaire).» Arrivés devant le siège de l'ex-parti unique, le FLN en l'occurrence, une longue halte sera observée. Les portes de cette bâtisse qui sert de refuge des monadiline (militants) sont fermées, depuis le 22 février dernier, jour de mobilisation nationale contre le régime de Bouteflika. Sur les lieux, d'une même voix, les marcheurs ont scandés : «FLN dégage», «RND, FLN, dégagez» et «Makanche intikhabate maâ issabate (Pas d'élections avec les bandes de voleurs).» Echarpes (Chèches) noires. En ce 20e Vendredi, de nombreux militants ont portés des écharpes noires (Chèches), signe de tristesse. Il y avait une vrai solidarité avec les activistes du mouvement populaire interpellés à travers les différentes régions du pays et risquent des peines de prison. «Nous sommes en deuil, nous sommes tristes. Nos frères et amis sont en prison pour avoir simplement fait dans la contradiction qui dérange le pouvoir en place. Nous demandons leur libération pure et simple», dira Djamel Belleg, un activiste irréductible. Déterminés à poursuivre le combat. Les mascaréens, notamment les militants du hirak, sont déterminés à poursuive leur mouvement populaire pacifique. «Nous sommes tous obligés de poursuivre notre chemin pour une démocratie majeure et une justice indépendante», nous dira Sofiane Fliti. De son côté, l'enseignant universitaire, militant des droits de l'homme et journaliste, Bahlouli Abou El Fadl, tiens à souligner : «Nous sommes déterminés à poursuivre le combat pacifique et participer à la lutte contre la corruption. » Et d'ajouter : «Il ne peut avoir d'élections avec cette composante du pouvoir et la révision de la loi électorale s'impose.» Les enfants du Hirak Ils étaient très nombreux les enfants à marcher aux côtés de leurs parents et proches. Drapés chacun dans un emblème national et des bouteilles d'eau à la main, les enfants du Hirak, filles et garçons, ont aussi parcouru plus de trois kilomètres du trajet de la marche. Kaouthar, Mohamed Fawzi et Firdaousse ont venus de Mamounia (à 2 km de Mascara) et Khabar Mohamed Allae est venu de Ain Fekan (à 20 km de Mascara) rencontré aux côté du Dr Djamel Bouzid, médecin du Hirak. «Nous refusons que l'avenir de nos enfants soit hypothéqué», nous dit-il. Alerte : Zone humide de la Macta en danger L'information sur l'attribution des terres agricoles de la zone humide de la Macta à des hommes d'affaires ayant des relations avec de grosses pontes a fait réagir de nombreux militants du Hirak. Des slogans appelant à l'ouverture d'une enquête judiciaire sur cette affaire et autres relatives aux fonciers industriels ont été scandé.