Face à nous, un pouvoir liberticide foncièrement opposé au pluralisme et aux droits humains, qui ne tolère que les partis soumis ou sans ancrage social véritable. Autour de nous, la société se déstructure et se disloque de jour en jour. Les femmes et les hommes de ce pays ne savent plus, peut-être ne veulent plus et en tout cas ne peuvent plus faire de la politique », a écrit Hocine Aït Ahmed dans une lettre lue hier lors d'un conseil fédéral du FFS tenu à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Une missive qui se veut une analyse sans complaisance de la situation du pays, de la société et de l'avenir du vieux parti de l'opposition. Au préalable, le premier secrétaire Karim Tabbou, qui a présidé le conseil, a réitéré le soutien de son parti aux syndicats autonomes en dénonçant l'attitude des pouvoirs publics qui ont interdit la tenue du 1er Forum syndical social maghrébin que devait organiser le Snapap à Alger. K. Tabbou dénonce le procédé « archaïque du wali d'Alger » qui, « au lieu de notifier l'interdiction aux syndicalistes, convoque le propriétaire de la salle le menaçant de mettre sa salle sous scellés ». Constatant le rétrécissement des espaces d'expression et de débat dans le pays, le deuxième homme du FFS dira : « En l'absence de vie politique, la presse est devenue le seul espace pour de nombreux partis politiques, dont ceux qui n'ont aucun ancrage ni existence sur le terrain. » Karim Tabbou considère en outre que « la création d'une vie démocratique qui inclut les médias, les syndicats et les partis politiques implique la mobilisation de tous ces acteurs pour créer leur propre champ d'action ». Revenant à la lettre de Hocine Aït Ahmed, M. Tabbou estime que « ce message nous pousse à réfléchir pour reprendre de l'initiative afin d'améliorer nos moyens de navigation politique, adopter de nouvelles stratégies susceptibles d'évaluer la situation du pays ainsi que celle du parti pour trouver des solutions dans un contexte national et international en crise ». Pour étayer ses propos, l'orateur affirme qu'« au niveau du pays, on assiste à l'extinction de la vie politique. Il n'y a de vie politique que l'impératif de fonctionnement des structures », avant d'ajouter : « La vie politique est aujourd'hui otage des militaires et des affairistes. » En outre, il indique que la vision d'Aït Ahmed recommande l'évaluation du contexte mondial et décide des actions à mener pour replacer la question des droits de l'homme en Algérie au centre des débats.