Les discours prononcés par les dirigeants arabes et les invités d'honneur à l'ouverture des travaux du sommet d'Alger ont été répercutés avec beaucoup d'intérêt par la presse écrite dans le monde arabe. Cependant, le tête-à-tête, mardi soir, entre Kofi Annan et Bechar Al Assad, en présence de l'émissaire algérien auprès de l'ONU, Lakhdar Ibrahimi, n'a pas pu passer inaperçu en raison de l'actualité tendue entre la Syrie et le Liban. Pour sa part, le quotidien libanais Al Mustaqbal révèle que l'entrevue entre le SG de l'ONU et le président de la Syrie a porté sur l'application de la résolution onusienne 1559 stipulant le retrait des forces syriennes des territoires libanais. Annan a déclaré, à l'issue de cette rencontre, que l'opération du retrait syrien se fera dans une échéance déterminée. Le journal ajoute que les Etats-Unis espèrent voir les Arabes exprimer leur soutien à cette résolution. S'agissant de l'ordre du jour des travaux, le journal Asharq al awsat écrit que tous les points inscrits au menu ont été entérinés en un temps record dont, notamment, l'initiative arabe de paix. Sur le discours de Bouteflika, le journal saoudien a mis l'accent sur l'appel du président algérien à éviter le conflit intercivilisations. Selon le journal, Bouteflika ne s'est pas empêché de critiquer, au passage, le projet américain du GMO. Le président algérien a exprimé également la nécessité de réformer la Ligue arabe. Le premier jour du sommet a été émaillé de fausses notes, à l'instar de l'atypique Kadhafi qui a évité de saluer le président de la Mauritanie en pleine cérémonie. Le vice-président du Conseil des ministres italien en a étonné plus d'un en citant un verset coranique pour dénoncer le meurtre (Sourat El Maida), note Asharq el awsat. Le journal révèle aussi que les frais du sommet d'Alger s'élèvent à 30 millions de dollars, soit le budget annuel de la Ligue arabe. De son côté, le journal égyptien Al Ahram révèle, d'ores et déjà, la mouture finale de l'initiative arabe de paix qui sera adoptée dans la déclaration finale du sommet. Il s'agit, écrit-il, du retrait d'Israël de tous les territoires arabes occupés dont le Golan, le Sud Liban et le retour aux frontières d'avant le 4 juin 1967. Les Arabes réitèrent également leur engagement pour la création d'un Etat palestinien avec El Qods comme capitale. Il est question aussi d'un règlement juste du problème des réfugiés palestiniens en vertu de la résolution internationale 194. Les Arabes rejettent, en outre, toute politique de colonisation et demandent le respect du principe « La terre contre la paix ». Al Ahram note que l'initiative arabe de paix appelle Israël à se conformer au processus de Madrid. Le quotidien égyptien annonce qu'il a été décidé la mise en place d'un mécanisme de mise en œuvre de l'initiative arabe de paix et de la faire gagner d'une adhésion internationale. Sur le même volet, Al Ahram est revenu sur le discours du président tunisien, Ben Ali, qui a exprimé l'attachement des Arabes à une paix juste et globale en appelant au respect des résolutions internationales. Zine Al Abidine Ben Ali a jugé important d'accentuer les efforts avec le Quartette (ONU, UE, USA et Russie) pour l'application de la Feuille de route dans la région du Moyen-Orient. Amr Moussa, quant à lui, a évacué toute perspective de normalisation avec Israël sans contrepartie tangible. Al Ahram ajoute que le président égyptien, Hosni Moubarek, a proposé six points aux dirigeants arabes en vue de dynamiser la Ligue arabe et de la création d'un marché commun.