Dans le cadre du programme de surveillance et de lutte contre le moustique tigre, l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) met sa page Facebook à la disposition des citoyens pour déclarer la présence de ce moustique dans les quartiers et les villes. Des photos du spécimen, l'adresse exacte et le numéro de téléphone peuvent être communiqués par message privé. A travers cette page, des conseils et les bons gestes à appliquer pour éviter la prolifération de ce moustique sont explicités. Implanté dans plusieurs wilayas depuis sa détection pour la première fois en 2010 à Tizi Ouzou, le moustique tigre se propage à d'autres villes du pays. Une menace pour le moment sans gravité sur la santé de la population algérienne, mais la lutte doit être acharnée, ont insisté les responsables du ministère de la Santé, de l'IPA et de l'INSP lors d'une conférence de presse organisée hier à l'INSP. Une lutte qui doit se traduire, ont-ils indiqué, par une surveillance permanente de ce moustique par les institutions concernées et surtout la participation de la population à travers les déclarations au niveau des centres de santé suite à des piqûres et la présence géographique de ce moustique, appelé également Aèdes albopictus. «Le moustique tigre s'est adapté à l'environnement humain et se développe dans les eaux stagnantes, préférentiellement dans des zones urbaines et périurbaines. Il pique dans la journée, principalement à l'aube et au crépuscule, le plus souvent à l'extérieur des habitations», a indiqué le Dr Kamel Benallal de l'Institut Pasteur d'Algérie. Et de préciser que ce moustique est reconnu habituellement à ses rayures noires et blanches sur tout le corps ainsi que sur les pattes, sa taille est inférieure au moustique commun, ses ailes sont sombres. A signaler que dans le cadre de la mise en place du réseau de surveillance du moustique tigre par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, les citoyens ayant observé ou capturé ce moustique peuvent envoyer un message en privé avec la photo du spécimen et l'adresse exacte et le numéro de téléphone sur la page Facebook de l'Institut Pasteur d'Algérie pour confirmation «afin de recenser les cas et prévenir les services compétents en matière de lutte. Seuls les messages privés sont pris en compte». Et de préciser que le contrôle de la densité de ce moustique est possible, il suffit d'une large sensibilisation et la participation des citoyens à l'élimination des gîtes de reproduction des larves de moustiques. «A cet effet, une campagne d'information et de sensibilisation des citoyens à travers les différents médias a été déjà lancée par l'équipe de l'Institut Pasteur d'Algérie et se poursuivra les semaines qui viennent», a-t-il indiqué. Pour ce faire, il est important d'éliminer les endroits où l'eau peut stagner, notamment dans les jardins, tels que les pots de fleurs, les seaux d'eau, les petits détritus encombrants, pneus usagés, etc. L'utilisation des solutions répulsives et les pastilles est également recommandée. La présence du moustique tige a été fortement signalée l'année dernière, contrairement à cette année, où peu de déclarations ont été faites. «Un dispositif de surveillance et des mesures de prévention et de lutte contre les arboviroses transmises par l'aèdes albopectus ont été mis en place. Après analyse de la situation au niveau national, le comité des experts chargé de la surveillance de lutte contre les arboviroses a classé notre pays au niveau 1 au plan national de surveillance et de lutte contre les arboviroses (la dengue, le chikungunya ou le zika). Ce niveau signifie que le moustique est implanté dans certaines localités et peut dans des conditions particulières transmettre les virus de certaines maladies en cas d'existence de cas confirmés», a déclaré le Dr Djamel Fourar, directeur général de la prévention au ministère de la Santé, en précisant que la présence de ce moustique ne signifie pas la présence automatique de maladies qu'il peut véhiculer, d'autant que la dengue, le chikungunya et le zika n'existent pas en Algérie. «Il n'y a donc aucune raison objective, à ce stade, pour parler d'alerte», a-t-il ajouté.