Cet été n'est pas de tout repos pour nos concitoyens du littoral et des zones humides. En plus des fortes chaleurs, avec des températures qui peuvent affoler même le mercure, de forts taux d'humidité enregistrés, viennent s'ajouter à ce cocktail explosif les insupportables piqûres du moustique tigre. En effet, l'Institut Pasteur d'Algérie a signalé hier la propagation du moustique tigre dans quatre wilayas du pays, à savoir Tizi Ouzou, Jijel, Oran et Alger. L'aedes albopictus ou moustique tigre est aisément reconnaissable à ses rayures nettes noires et blanches sur le corps et les pattes et fait moins d'1 cm. C'est un insecte diurne, il vole et pique le jour. Cet insecte est à l'origine de fortes nuisances. Ses piqûres peuvent provoquer des réactions inflammatoires plus importantes selon les personnes et les éventuelles allergies aux piqûres (parfois plusieurs centimètres de diamètre avec éventuellement un œdème chaud et douloureux ou de violentes démangeaisons). Dans ce cas, il est important de ne pas se gratter, et parfois un traitement antibiotique peut être nécessaire pour atténuer les symptômes. Dans d'autres cas (chez des personnes allergiques), les piqûres peuvent nécessiter un traitement à base de cortisone pour soulager les démangeaisons, souligne le site moustique-tigre.info. Depuis maintenant huit ans, cette espèce s'est définitivement installée en Algérie. C'est à Tizi Ouzou, en juin 2010, que son apparition a été constatée, avant de se propager dans d'autres wilayas : Oran, Alger et Jijel, selon les services spécialisés de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA). Les services de l'IPA signalent que «le moustique tigre, qui prolifère en zone urbaine et s'adapte facilement aux différents biotopes dont les œufs résistent longtemps à la dessiccation, c'est-à-dire l'action de dessécher le milieu dans lequel ils se trouvent, est réceptif au virus du chikungunya, de la dengue et du zika. Depuis de nombreuses années, les habitants de ces wilayas se plaignent des fortes nuisances occasionnées par ces moustiques durant l'été et les prospections des entomologistes de l'IPA ont permis de confirmer la présence de cette espèce. L'institut Pasteur d'Algérie juge que la propagation de cet insecte constitue «une menace réelle pour les wilayas du littoral algérien et les zones humides». «Ses larves se développent essentiellement dans des gîtes larvaires produits par les habitants eux-mêmes (récipients, ustensiles, pneus usagés, etc. abandonnés et contenant de l'eau)», expliquent les services de l'IPA. «Le contrôle de la densité de ce moustique est faisable», soulignent ces derniers, et ce, grâce à une «large sensibilisation de la population». La consultation est nécessaire Le moustique tigre peut être à l'origine de plusieurs maladies virales, dont le zika, le chikungunya et la dengue. Le chikungunya et la dengue sont des maladies virales infectieuses initialement tropicales. Cependant, il existe 4 différents virus de la dengue. Les services de l'IPA conseillent d'appliquer immédiatement en cas d'un diagnostic positif du virus de la dengue, du chikungunya ou du zika, «un traitement par thermo-nébulisation à l'aide de deltamethrine». Cependant, les spécialistes de l'IPA soulignent que les traitements insecticides, dits «de confort», comme les pulvérisateurs d'insecticides, «ne doivent pas être réalisés à long terme car ils peuvent causer (chez le moustique tigre, ndlr) une résistance aux insecticides utilisés». Aussi, l'équipe de l'IPA, qui a lancé «une campagne d'information et de sensibilisation des citoyens», a annoncé la poursuite de la surveillance entomologique afin de «suivre les densités de ce moustique au niveau des zones colonisées et, également, pour évaluer l'impact de la démoustication». Sur la rive nord de la Méditerranée, les autorités sanitaires françaises ont lancé une alerte sanitaire dans 42 départements, du 1er mai au 30 novembre. Enfin, et dans le but de mieux maîtriser les campagnes de démoustication, l'IPA collabore avec l'Entente interdépartementale de démoustication du littoral méditerranéen (EID), organisme français chargé de la lutte contre le moustique tigre.