Deux universitaires et membres très actifs du hirak, Abdelmadjid Benhabib et Issam Missoum, ont été mis, hier, en détention préventive pour, selon la ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme, bureau de Tlemcen, « outrage à un corps constitué» et pour avoir participé à «affaiblir le moral de l'Armée nationale populaire» en vertu des articles 75, 144 et 146 du code pénal. Faleh Hammoudi, de ladite ligue estime que « c'est le manque d'ouverture et de dialogue vrai et réel qui engendre ce genre d'expressions. Les gens sont devant un mur de silence et parfois, des déclarations comme celles la, sont sorties de la bouche de gens qui ne voient pas de solution à la crise que nous vivons, ce sont des cris de colère… » Les reproches faits aux deux universitaires sont des écrits sur les réseaux sociaux, notamment facebook. « Yatnahaw Ga3, c'est une révolution (en parlant du mouvement populaire) avec des commentaires où le professeur Benhabib déclare « je ne dialogue qu'avec les étudiants concernant la fin des conférences sur les examens, comme je continuerai à sensibiliser les étudiants sur le hirak qui est une révolution et non une crise comme le prétendent les médias… Il a écrit, entre autres, ne pas reconnaître les différentes institutions de l'université (faculté de psychologie, doyen, recteur et… le pouvoir criminel qui gère le pays… » Leurs familles et la ligue sont inquiets pour les deux citoyens qui, selon M. Faleh, sont « incarcérés pour délit d'opinion » En fait, si l'on a bien compris, les deux universitaires sont poursuivis pour les mêmes délits que le moudjahid Lakhdar Bouregaâ.