Les «vendredieurs» témouchentois ont signifié clairement avoir enregistré les remontrances et les mises en garde du chef d'état-major lors de sa dernière intervention. En effet, c'est le slogan qu'il a honni qui a été entonné autant de fois que tous les autres réunis : «Dawla madania machi askaria !». Malgré un soleil de plomb, les rangs du peloton de départ grossissant au fur et à mesure du trajet de la marche, ce sont des slogans puisant à la même inspiration qui ont été entendus : «Ma nach khaïfine, ma nach sactine !» (Nous n'avons pas peur, nous ne nous tairons pas), «Silmya hata njibou el houria !» (Non violente jusqu'à la conquête de la liberté), «La nourid, la nourid hokm askari jadid !» (Nous refusons un néo-pouvoir militaire). On entendra même un «La illaha ilallah, Mohamed rassoul Allah ou Gaïd a3dou Allah !» (Il n'y a de Dieu que Dieu, Mohamed messager de Dieu et Gaïd l'ennemi de Dieu). Sur un autre registre, ce sont le Premier ministre et le chef de l'Etat par intérim qui ont essuyé la colère des manifestants avec des «Yaskout Bedoui !» (A bas Bedoui) ou encore «Arhal ya Bedoui ya mouzaouar !» (Dégage Bédoui le truqueur).