New York, la plus grande métropole du monde, a été plongée dans le noir la nuit dernière. Le black-out total. Mais il y a eu pire, les Algériens d'El Tarf ont été privés du 3e but contre la Guinée le 7 juillet à cause de l'explosion d'un transformateur de 90 KVA à Bouhadjar. Un incident qui a privé de courant électrique la zone sud et est de la wilaya, alors que toutes les dispositions auraient été prises pour éviter les coupures pendant la période des examens et celle de la Coupe d'Afrique. La Société algérienne de distribution de l'électricité et du gaz (Sadeg- ex-SDE) s'en est immédiatement excusée par un communiqué. Ce ne serait pas si mal si cela devenait un réflexe pour chaque coupure pour montrer la considération qu'elle accorde à ses abonnés. Ces coupures sont encore trop nombreuses à El Tarf. Ce n'est pourtant pas l'énergie qui manque, puisqu'on enregistre encore des pertes sur le réseau, même si celles-ci ont baissé en passant de 60 MW, ces dernières années, à 11 MW, au premier semestre 2019, ce qui est interprété comme un signe de maîtrise des réseaux. Les coupures ont pour cause, selon le directeur de la Sadeg d'El Tarf, Abdelkader Damène, les trop longues distances en aérien des lignes entre les postes de départ et les abonnés. Elles sont alors soumises à rude épreuve avec l'humidité très élevée de l'air et des cigognes qui font leurs nids sur les pylônes. Les solutions existent et elles sont déjà en application à El Kala et Chatt. De nouveaux équipements sont prévus à l'épreuve de l'humidité et de la poussière, ainsi que des lignes souterraines et des berceaux métalliques au-dessus des poteaux pour accueillir les nids de cigognes. Toujours selon le même responsable, les coupures de courant sont un problème qui se réglera en 2021/2022, avec la réception des nouveaux postes. En effet, 7 nouveaux postes de départ seront installés en 2019 pour un investissement de 5,2 milliards DA. Dix milliards sont prévus pour rembourser les dommages sur l'électroménager. Les autres désagréments causés par les fréquentes coupures de courant dont on parle peu sont les dommages provoqués aux appareils électriques, électroniques et électroménagers. M. Damène a déclaré à ce propos que chaque année, la concession d'El Tarf s'acquitte de 10 millions de DA en assurances pour le remboursement de ces dommages. Mais il faut pour cela, dans un délai très court et avec la confirmation des techniciens de la Sadeg, fournir un dossier comprenant, entre autres, la facture de la pièce défectueuse remplacée et celle du réparateur. Or, il se trouve que les pièces de rechange ne sont disponibles que sur le marché informel et que les réparateurs n'établissent pas toujours de factures. Comment faire dans ce cas sans un assouplissement de ces conditions loin de la réalité à laquelle sont confrontés les abonnés ? L'autre préoccupation de la Sadeg est l'énorme déficit de la société, qui est passé de 198 millions DA, en 2016, à 821 millions de DA, soit 4 fois plus. Il provient des créances détenues à hauteur de 397,92 millions DA par les abonnés ordinaires, 256,92 millions DA par les administrations, et 166,84 millions DA par le secteur économique. La Sadeg l'explique par le non-recouvrement par des APC et de l'ADE. Qu'attend alors cette entreprise économique pour faire preuve de fermeté vis-à-vis de ces mauvais payeurs ? La fin du coup de fil du wali ?