Le président du parti Talaie El Hourriyet, Ali Benflis, a plaidé, hier, en faveur d'un retour à la légitimité des urnes pour sortir de l'impasse politique, et ce, à travers la tenue d'une élection présidentielle «propre». «La légitimité se construit grâce à la crédibilité des urnes. C'est aux Algériens, qui manifestent par millions, d'exprimer leurs volontés à travers les urnes. Pour cela, il faut des élections propres», a estimé Ali Benflis dans un enregistrement vidéo publié sur sa page Facebook. Au préalable, le président de Talaie El Hourriyet a exigé l'installation d'une commission nationale «indépendante», composée de «personnes crédibles, intègres et propres», qui aura pour mission l'organisation et la supervision du processus électoral, une des revendications d'une partie de l'opposition qui s'est réunie récemment à Aïn Benian. «L'administration sera écartée du processus électoral grâce à cette commission qui doit aussi être indépendante financièrement», a-t-il ajouté. Au chapitre des prérogatives de cette commission, le président de Talaie El Hourriyet a cité l'assainissement des listes électorales «pour éviter la fraude» et la mise en place de commissions nationales et de wilayas neutres pour assurer la surveillance des centres et bureaux de vote. Outre la répartition du temps de parole des candidats à la radio et à la télévision, ladite commission aura pour tâche d'annoncer les résultats du scrutin présidentiel, a-t-il précisé. «C'est de cette manière que le processus électoral sera totalement sécurisé. Quel que soit le Président qui sera élu, le peuple reconnaîtra sa victoire en raison de la régularité du vote», a souligné l'ancien chef de gouvernement et candidat malheureux à la présidentielle, jugeant nécessaire un dialogue entre les forces politiques. Il y a une semaine, les Forces du changement, regroupant entre autres les partis politiques dirigés par Ali Benflis, Abdallah Djaballah, Abderrezak Makri, Noureddine Bahbouh et Soufiane Djilali, avaient appelé à la création d'une instance de dialogue en vue d'organiser une élection présidentielle, excluant la participation des «symboles de l'ancien régime». Des forces de l'alternative démocratique, comme le FFS, le RCD ou le PT, avaient refusé de participer à cette réunion. «Ceux qui ont participé à la conférence de Aïn Benian ne prétendent nullement posséder la vérité absolue», a précisé Ali Belflis, notant que les divergences d'opinions politiques constituent une «richesse» de la scène politique. «Le document de Aïn Benian propose une sortie de crise. Il y a d'autres forces qui proposent des solutions de sortie de crise. La solution réside dans la crédibilité des élections. Lorsque les élections seront propres, les solutions pacifiques viendront ensuite», a conclu l'ex-chef de gouvernement sous la présidence de Bouteflika. .