C'est un réveil des démons de la France coloniale. » C'est ainsi qu'a qualifié Mustapha Boudina, président de l'Association nationale des anciens condamnés à mort, la levée de boucliers en France contre le film Hors-la-loi de Rachid Bouchareb devant être projeté, demain, au Festival international de Cannes. « J'étais étonné de voir toute cette hostilité, exprimée par certaines parties françaises, contre un film de fiction, alors qu'elles ne l'ont même pas vu. Cette impatience de condamner un film avant de le voir reflète l'éternelle condamnation de tout ce qui vient authentifier l'histoire de l'Algérie », a souligné Mustapha Boudina dans une déclaration faite hier à l'APS. Ce long métrage, qui représente l'Algérie à la 63e édition dudit Festival, est la cible en France d'une avalanche d'attaques. « Ces attaques viennent de la part de gens qui veulent que l'histoire d'Algérie et la lutte de son peuple contre la colonisation française ne soient jamais écrits », a-t-il déclaré. La polémique autour du film ne s'estompe pas. La municipalité de Cannes, qui est gérée par l'UMP, parti du président français, Nicolas Sarkozy, qui rejette toujours la demande de repentance, a même programmé une cérémonie d'hommage « aux victimes française de la guerre d'Algérie et des massacres du 8 mai 1945 ». Une cérémonie qui aura lieu le jour même de la projection du film Hors-la-loi.