Placé jeudi dernier, en détention dans le cadre de l'affaire Ali Haddad, l'ex-ministre des Travaux publics et président du parti Taj, Amar Ghoul, a fait l'objet, hier, d'un deuxième mandat de dépôt après avoir été inculpé par le magistrat instructeur près la Cour suprême, chargé du dossier Mahieddine Tahkout, patron du groupe Cima Motors. Il a comparu pour deux délits : «octroi délibéré à autrui d'indus avantages dans le cadre de signature de contrats en violation avec la réglementation» et «abus de fonction délibéré», alors que dans le dossier Ali Haddad, il est poursuivi pour «octroi délibéré d'indus avantages», «abus de fonction», «conflit d'intérêt», «dilapidation de deniers publics» et «corruption». Dans le cadre de l'affaire Tahkout, Amar Ghoul a comparu avec l'ex-wali d'El Bayadh, Mohamed Djamel Khenfar, inculpé pour «abus de fonction» et «dilapidation de deniers publics», laissé en liberté, ainsi que son prédécesseur, Abdallah Benmansour, inculpé pour «corruption», «abus de fonction», «conflit d'intérêt» et «dilapidation de deniers publics» et laissé également en liberté. Il fait partie des cinq walis, dont deux en activité, poursuivis dans le même dossier. Jeudi dernier, c'est l'actuel wali de Saïda, Seif El Islam Louh (neveu de l'ex-ministre de la Justice, Tayeb Louh) qui a été déféré devant la Cour suprême pour «octroi délibéré d'indus privilèges», «abus de fonction», «conflit d'intérêt», «corruption» et «dilapidation de deniers publics», avant d'être inculpé et laissé en liberté. Les mêmes griefs ont été retenus contre l'ex-wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, et l'ex-wali de Skikda, Fawzi Benhassine, pour lesquels les deux anciens responsables ont fait l'objet d'une mise sous contrôle judiciaire. Le parquet général s'est pourvu contre les décisions du juge d'instruction, relatives à la mise en liberté et le placement sous contrôle judiciaire, prononcées contre les walis d'Alger, de Skikda et d'El Bayadh. Il faut rappeler que deux anciens ministres, Abdessalem Bouchouareb (Industrie) et Abdelkader Bouazgui (Agriculture)se trouvant actuellement à l'étranger, le premier au Liban et le second au Canada, n'ont pas répondu aux convocations de la Cour suprême. L'actuel ministre du Tourisme fait l'objet d'une mise en liberté provisoire après avoir été inculpé, le 16 juillet, dans le dossier Tahkout. Cette affaire a entraîné l'inculpation des ex-Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, de Abdelghani Zaalane (ex-ministre des Travaux publics et des Transports) et Youcef Yousfi (ex-ministre de l'Industrie), tous placés sous mandat de dépôt.