Depuis une semaine, les conciliabules, les rencontres, les tête-à-tête se multipliaient à Blida afin de trouver la parade à une situation où la corruption non déclarée, le retrait de confiance à un maire, les invitations et les convocations faisaient penser à ce qui se passe généralement dans un club de football en Algérie. Et même les cérémonies de l'enterrement du moudjahid Abdelkrim ne purent éviter - ou furent l'occasion - d'une rencontre des élus de l'apc et des députés toutes tendances confondues chez le wali afin de « mesurer la température », comme le dira l'un des présents au sujet de l'évolution de l'opération du retrait de confiance à M. Mellak, président de l'Assemblée populaire communale de Blida. Chercher les véritables coupables pour la tentative d'introduction des factures surévaluées et entamer des poursuites judiciaires n'étaient pas la priorité ! Certains élus s'acharnaient au moment où cette affaire s'ébruitait pour trouver la meilleure manière de faire chuter, dans les meilleurs délais, un maire qui n'a voulu que « sauvegarder l'éthique de l'administration », comme il l'a déclaré lui-même ce lundi. Pour un des élus du RND, Zoubir Bendali : « Le maire avait raison de ne pas se soumettre aux injonctions du DAL qui ne cessait pas d'exiger le paiement, mais il aurait fallu établir des copies de ces dites factures puis transmettre le dossier au wali avec les explications nécessaires ! ». Il ajoutera : « Notre maire agit seul et n'écoute pas les autres élus. » Pour un élu du MSP, Hacène Bouchelaghem : « Notre parti a adopté une attitude disciplinaire qui fait que les quatre élus agissent selon les instructions venant de la direction de notre parti au niveau national », faisant comprendre par-là qu'ils n'ont pas opté pour le retrait de confiance. Le FLN, parti majoritaire, demeurait partagé jusqu'au retour de son premier responsable à l'échelle de la wilaya et la réunion tenue mercredi soir, afin de mettre un peu d'ordre à la maison, reste qu'aucune information n'avait filtré jusqu'à la veille, même des autres mouvances partisanes, et des échos évoquent le retrait du premier magistrat de la commune par son parti. Le chef de la daïra de Blida, M. Sadek, a affirmé mercredi que les élus de l'apc de Blida sont venus de leur propre gré à la daïra, mais le ballet de ces élus agissant contre leur président ne cessait point et même le secrétaire général, présent également, se débinera afin d'éviter toute rencontre avec la presse. M. Sadek déclarera également que nombre de projets de l'APC de Blida ont été bloqués pour vices de forme et qu'il s'agissait de manque de dynamisme pour la présente composante. L'affaire des factures sera subtilement noyée dans les difficultés de la gestion communale pendant que la population locale, du moins certains parmi ceux qui sont bien au fait de ce qui se déroule, laisse croire que l'ambiance des jeux de coulisses « nuit jusqu'à la politique du président de la République qui ne veut plus venir à Blida ! »