Le maire d'Oran, Sadek Benkada, faisant l'objet d'une motion de retrait de confiance, signée lundi par 27 sur les 33 élus de l'APC, dont certains de ses pairs du FLN, s'est refusé à tout commentaire à ce sujet. « Je ne peux rien déclarer, du moins pas pour le moment », a-t-il indiqué hier, contacté par téléphone, mais il a laissé entendre que rien n'est encore décidé au sujet de son éviction du siège de P/APC, même si tout indique que la décision est imminente, à commencer par le nombre d'adversaires parmi les élus qui ont signé la pétition et qui remplit les conditions réglementaires pour son remplacement à la tête de la deuxième plus importante commune d'Algérie. Oran De notre bureau Ses contradicteurs lui reprochent la concentration des pouvoirs entre les mains d'une équipe restreinte d'élus proches de lui, mais aussi une mauvaise gestion de la ville. « A plusieurs reprises nous avons essayé de donner, à lui et à son équipe, des conseils sur la manière de gérer, sur les actions à entreprendre, mais personne n'a prêté attention à nos recommandations », affirme un signataire qui a reconnu que le problème couvait depuis quelques mois déjà et c'est l'élection présidentielle (préparatifs et campagne électorale) qui a retardé l'éclatement de l'affaire. Une sorte de trêve dans les hostilités qui aurait pu, toujours selon le même élu, être exploitée pour entreprendre des actions visant à rehausser l'image de la ville, mais cela n'a pas été le cas. Vu la situation, en dehors de l'agitation politico-administrative qui caractérise la vie au sein de l'hôtel de ville, ses amis, qui tiennent compte de sa qualité d'universitaire, ont déploré son engagement dans un univers pour lequel il n'était peut- être pas préparé. Néanmoins, son nom et celui de ses proches collaborateurs sont apparus sur la scène politique (partisane) à la veille des dernières élections locales. A cette époque, l'actuel maire n'était même pas tête de liste du parti FLN qui l'a parrainé. Des tractations ont eu lieu entre les treize élus (majorité) du parti de Belkhadem pour qu'il passe. Cette situation peut également expliquer, même en partie seulement, la position de ses pairs dans cette affaire. Dans le cas où il viendrait à être remplacé, deux noms commencent déjà à circuler, tous deux anciens militants du FLN : Hassam (un ancien élu national) et Hamou Bachir (avocat). Le nom de l'ex-maire d'Oran, Boukhatem, a également circulé mais cette option reste peu probable, a-t-on indiqué. Peu probable est également le nom d'un candidat sur la liste FLN n'ayant pas été assez bien classé pour passer parmi les treize gagnants, car cela nécessiterait la démission de deux élus actuels. Quoi qu'il en soit, une assemblée devra, apprend-on, se tenir la semaine prochaine, probablement dès aujourd'hui Par ailleurs, sollicité pour donner son avis dans la matinée d'hier, à l'Ecole supérieure des douanes, en marge de la cérémonie de sortie de la 2e promotion des officiers de contrôle, le wali d'Oran s'est également refusé à toute déclaration à ce sujet. « Ici, nous sommes chez les douaniers, quand nous serons à l'APC, je ferai mes déclarations », a-t-il ironisé, laissant durer le suspense. Néanmoins, selon des sources dignes de foi, le chef de l'exécutif aurait rencontré plus tard, les protestataires et le principe de la préparation d'une assemblée extraordinaire a été adopté.