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Non-assistance à personne en danger
Publié dans El Watan le 22 - 05 - 2010

A chaque catastrophe naturelle - inondation, séisme entre autres - se pose de nouveau la problématique de la mobilisation nationale pour faire face aux conséquences tragiques nées de ces aléas. Des phénomènes qui sont vécus comme des fatalités que l'on subit avec impuissance et résignation. Encore une fois, après le séisme de Boumerdès qui a démontré que l'Algérie était loin d'être parée contre les risques majeurs en termes de sensibilisation des citoyens et d'organisation des secours, M'sila vient, à son tour, de faire les frais de l'absence d'une politique nationale appropriée en la matière, d'un plan Orsec digne de ce nom. Un plan qui ne soit pas un banal document classé dans un tiroir comme cela apparaît être le cas, mais un outil d'intervention à la mesure des défis et de la menace du risque sismique qui pèse sur une grande partie de l'Algérie.
Echaudés et traumatisés par la gestion chaotique des dernières catastrophes naturelles, qui ont affecté certaines régions du pays, les citoyens, s'ils sont parvenus, en puisant dans leur foi, la force morale à intérioriser le fait sismique dans leur vécu, ils demeurent néanmoins inquiets en sachant que les chances de survie en cas de séisme sont quasiment nulles, faute justement d'un plan national efficient de prévention et de prise en charge des conséquences des risques naturels. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, en Algérie, on a moins peur du tremblement de terre à proprement parler que de la bêtise humaine, de l'incompétence ou de l'irresponsabilité de ceux qui sont chargés de veiller sur la sécurité, la vie et les biens des personnes ! C'est dire que le temps n'est plus aujourd'hui au débat stérile et stérilisant, à l'organisation d'interminables séminaires qui ne débouchent sur rien de concret. Il est à l'action avec ces alertes répétitives qui devraient interpeller les pouvoirs publics pour inscrire cette question au titre des priorités du gouvernement en vue de mettre rapidement en place un plan de sensibilisation des citoyens aux risques majeurs et d'organisation des secours. En impliquant toutes les structures et institutions concernées de près ou de loin, ainsi que les citoyens qui doivent être au cœur du dispositif et savoir quoi faire dans des situations d'urgence.
Les initiatives prises par l'etat au plan de la normalisation du bâti, en imposant des règles de construction antisismiques dans l'acte de bâtir ne doivent pas être une fin en soi. C'est là une œuvre de longue haleine. Il faut gérer le présent. La vétusté du bâti et le laxisme de l'Etat qui a favorisé les constructions anarchiques qui font fi des règles les plus élémentaires d'urbanisme compliquent davantage la situation face à la menace du risque sismique. Et comme il est matériellement impossible de raser ces habitations précaires, et donc de reloger leurs occupants, alors que l'on connaît le rythme lent des réalisations de l'habitat, le plus urgent à faire pour l'Etat c'est de se donner les moyens matériels et humains appropriés et un plan de secours efficace et opérationnel pour faire face aux conséquences des séismes. Un plan qui soit en rapport avec la nature permanente du risque sismique et la particularité de notre bâti qui présente le double désavantage d'être vieux et menaçant ruine par les effets de la limite d'âge, et la densité du tissu urbain.


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