La rencontre, qui s'est ouverte ce samedi matin à Mostaganem entre les entrepreneurs spécialisés dans le BTPH, a risqué de se transformer en requiem pour cette corporation. A en croire les échos recueillis auprès des organisateurs, réunis sous la houlette et à l'initiative de l'UGEA, ces opérateurs éaient en situation de détresse avancée. Outre la crise du ciment qui, de par son indisponibilité, grève considérablement l'avancée des projets, de nombreux entrepreneurs en appellent aux pouvoirs publics afin de remettre de l'ordre dans ce segment de l'économie nationale qui compterait pas moins de 1500 entrepreneurs rien qu'au niveau de Mostaganem, dont près 300 qui sont réellement opérationnels. Les modalités d'attribution des marchés, du registre du commerce, de la confection des cahiers des charges qui n'obéirait à aucune logique, les prix du ciment et le système de distribution, les charges patronales et les relations avec les institutions publiques d'accompagnement étaient les principaux thèmes qui ont fait l'objet d'âpres débats, à en croire nos interlocuteurs de la section UGEA de Mostaganem, organisatrice de cette rencontre. En outre, les passe-droits, auprès des cimenteries, dont bénéficieraient une certaine catégorie d'entrepreneurs, notamment ceux venus d'Asie, ont pris une grande part des débats, car les entrepreneurs locaux s'estiment fortement lésés par ce système. Le travail bâclé, les malfaçons et le seuil de tolérance par les maîtres d'œuvres publics, étaient également au cœur des débats car ils étaient une forme de discrimination dont les entrepreneurs indigènes pourraient faire les frais. Comme le souligna un de nos interlocuteurs, la situation des entrepreneurs nationaux privés serait catastrophique. Il prédit, qu'à cours terme, ces opérateurs seraient laminés par les incohérences dans la gestion de ce lourd dossier. On y parlait également des transferts, que d'aucuns disent illégaux, de devises vers l'étranger, notamment avec l'argent gagné au noir.