La presse française a souligné, samedi, l'événement qu'a constitué la projection, la veille, du film de Rachid Bouchareb, en compétition officielle à la 63e édition du Festival international du cinéma de Cannes. Avec une grande photo à la « une » représentant Chafia Boudraâ, souriante, aux côtés d'une partie du casting du film de Bouchareb, le Journal du dimanche, souligne que le réalisateur du film, qui a fait l'objet d'une virulente campagne, « réclame un débat dans la sérénité ». Hors-la-loi s'impose comme une fresque romanesque, sur la forme, dans la veine d'Indigènes. Sur le fond, on peut dire que Bouchareb a osé parler de choses jusqu'alors enfouies comme la « Main rouge », les porteurs de valises. C'est le croisement de la petite et de la grande histoires qui donnent au film son ampleur. A travers l'ascension des trois frères, Bouchareb signe un film plus politique qu'il ne l'avoue lui-même. Il le fait avec le regard d'un « père qui veut pouvoir raconter son histoire à ses enfants », écrit JDD. Le Parisien souligne les chances de ce film représentant l'Algérie au Festival de Cannes de figurer dimanche au palmarès. Hors-la-loi est « une fresque qui raconte une histoire dans l'histoire », écrit le quotidien, estimant que « Rachid Bouchareb possède un savoir-faire indéniable et il est incontestable que le réalisateur ne reparte de Cannes bredouille ». Sous le titre « D'une libération à une autre », le journal L'Humanité souligne que « Rachid Bouchareb a livré un grand film politique sur le combat des Algériens pour l'indépendance de leur pays ». L'Humanité s'est, par ailleurs, interrogé, dans un autre article, « Pourquoi le beau film politique de Rachid Bouchareb dérange ? ». S'intéressant au « rassemblement » organisé, jeudi à Cannes par les détracteurs du film, le journal a relevé que « plusieurs députés UMP ont défilé sur des mots d'ordre xénophobes ».