Des dizaines de milliers de personnes ont défilé, aujourd'hui à Alger, en dépit de la chaleur aoûtienne et du dispositif policier dissuasif mis en place dès la matinée. En ce 25e vendredi de la révolution pacifique, les manifestants ont réitéré leur rejet du dialogue conduit par Karim Younes et exigé, une nouvelle fois, la libération de tous les détenus d'opinion. 14h00 à la rue Hassiba Benbouali. Une foule nombreuse marche vers le centre-ville en scandant « Etat civil, pas militaire » et « la désobéissance civile arrive ». Les slogans politiques ont aussitôt laissé place à « Labaik Allah ( Dieu, nous avons répondu à votre appel)», un chant religieux récité traditionnellement par les hadjis à La Mecque. #Alger, 25e vendredi pic.twitter.com/4ApqslftMs — elwatan.com (@elwatancom) August 9, 2019 Une demi-heure plus tard, la foule de la rue Hassiba rejoint la marée de manifestants qui clament à proximité de la grande poste « Qolna yetnahaw ga3 (nous avons dit, il faut les dégager tous ». Là aussi, le mot d'ordre « Etat civil » était présent en force. Ils ont également appelé les autorités à libérez les détenus d'opinions : « voleurs, libérez nos enfants pour qu'ils puissent passer la fête de l'aid avec nous » et « Libérez Bouregâa ». Les manifestants ont réitéré leur position, exprimée depuis plusieurs semaines déjà, concernant l'élection présidentielle et l'initiative de dialogue conduite par le panel de Karim Younes : « Pas de dialogue, pas d'élection avec les gangs ». Vers 15h30, la manifestation atteint son paroxysme avec l'arrivée des renforts de marcheurs venus de différents quartiers de la capitale. Les chants redoublent de vivacité et les pancartes de messages pertinents. « Dites à El Gaid (Gaid Salah), vous ne pourriez pas nous tromper avec votre dialogue, le peuple n'est pas un âne ». Le chef de l'armée, comme de coutume, a eu sa part de slogans hostiles. Et Karim Younes, les médias et les partis FLN et RND n'ont pas été épargnés. Sur les messages brandis aujourd'hui, ont pouvait lire : « El Gaid veut sauver le régime, le peuple veut sauver le pays », « le maintien des symboles du gang signifie la continuité du système », « Hommage à tous les peuples opprimés … », « Enseignez l'histoire de l'Afrique du Nord aux juges !»…