La direction de la culture de la wilaya continue de marquer des points. En l'espace de trois années seulement, elle aura réussi à rattraper le retard cumulé et à dépoussiérer des projets qui gisaient, des décennies durant, dans l'imaginaire des habitants de Skikda et dans les tiroirs des responsables. On assiste effectivement à une approche culturelle durable et bénéfique pour l'ensemble des richesses culturelles locales, bien que les Skikdis espèrent plus. Sans tintamarre, les services de la culture au niveau de la wilaya ont réussi à amorcer un ensemble de projets pour préserver le patrimoine local et garantir sa pérennité aux générations futures. Le projet de restauration de la mosquée Sidi Ali Lekbir dans la ville de Collo est l'un de ces exemples. Longtemps attendue, l'opération aura à rectifier les erreurs monumentales commises en 1997 lors d'une pseudo-rénovation qui avait faillit nuire à la bâtisse, car elle ne se basait sur aucune donnée scientifique, et pour cause, même les chapiteaux en marbre avaient été peints en… vert. Bref, l'actuelle opération de restauration dispose au préalable d'une étude très sérieuse où rien n'est laissé au hasard. Les chantiers ont d'ailleurs été entamés le 5 avril dernier et devraient aboutir au bout de 20 mois afin de rendre à la ville de Collo, et au patrimoine national, l'un des legs les plus importants de la période ottomane. Car à en croire Abderrezak Bouhara, la mosquée de Sidi Ali Lekbir de Collo, classée monument historique en 1994, serait le premier lieu de culte édifié par les Ottomans en Algérie. Cette thèse est d'ailleurs confortée par plusieurs recoupements historiques même si on ne parvient toujours pas à préciser la date exacte de sa construction. Néanmoins, une chose est sûre : la mosquée de Sidi Ali Lekbir a été bâtie par les Turcs entre le XV et le XVIe siècle. Plusieurs ouvrages historiques attestent également que la mosquée serait l'œuvre de Ahmed Bey El Kolli, qui n'est autre que le grand-père du fameux Hadj Ahmed, dernier bey de Constantine. La mosquée, probablement édifiée au cours de l'année 1750, a été, comme le prouvent des documents historiques, bâtie avec des pierres datant de la période romaine, voire phénicienne. Selon l'étude du projet, l'opération de restauration se basera sur « quatre missions principales », qui auront à reprendre plusieurs actions architecturales devant redonner à ce lieu de culte mythique son aura et le préserver pour qu'il témoigne à jamais des richesses de la région.