Les répercussions directes de cette mutation sur l'emploi, le commerce et même le tourisme sont certaines, bien que ce chamboulement est venu encore une fois rappeler les grands retards de développement enregistrés dans une ville aux prédestinées méditerranéennes. L'une des grandes tares que Skikda n'a cessé de traîner est indéniablement le secteur des transports. Etant un véritable cul de sac, la ville s'est désagrégée au fil du temps sans parvenir à assurer un schéma de désengorgement. Tous les chemins mènent aux « Arcades » et ces derniers ne mènent nulle part. La projection spatiale de l'actuelle Skikda l'a enfoncé davantage dans son chaos et a engendré les plus pénibles désagréments aux automobilistes et aux piétons. Entre temps, et au moment où on s'attelait par populisme et souvent par manque d'intelligence à « bétonner » d'autres espaces pour planter l'actuelle Skikda, on semble avoir oublié l'essentiel : les routes. Vieux projets On s'est juste contenté de dessiner, par fantaisie, des projets qu'on n'a cessé depuis plus de vingt ans d'exhiber lors des visites officielles pour les reclasser par la suite dans les archives. Un de ces anciens projets vient enfin de se voir dépoussiérer. Il s'agit de la nouvelle desserte dite route de l'Ilot des chèvres, un tronçon devant relier l'entrée est du port à l'échangeur. D'autres projets d'envergure sont également inscrits. Des plus importants, on retient l'échangeur sur la RN44, la liaison ferroviaire devant relier Skikda à Fil Fila, le téléphérique le tramway et aussi la future gare multinodale. Certains de ces projets sont déjà en cours et d'autres sont en phase d'études. Pour l'échangeur, qui a été inscrit en 2003, de grands retards ont concerné ses chantiers, puisque contractuellement, il devait être achevé à la fin de juillet 2005. Lors de la dernière visite du ministre des Travaux publics à Skikda en janvier dernier, le taux d'avancement physique était de 60% avec la promesse du constructeur, Sapta, en l'occurrence, de livrer l'échangeur bien avant la fin de l'année 2006. Le chantier, qui enregistre à vue d'œil un avancement considérable, aura, une fois achevé, à améliorer considérablement les conditions d'accès et de sortie de la ville, à assurer les trafic en provenance du port et surtout à garantir une grande fluidité au niveau du passage à niveau, permettant ainsi de desservir la zone sud de Skikda. Cette œuvre d'art sera quelque part accompagnée par la desserte ferroviaire devant relier sur 20 km Skikda à Fil Fila. Un projet vieux lui aussi de plus de 15 ans et dont l'étude enregistre actuellement une grande percée, puisque c'est au courant de cette semaine que les responsables directs auront à opter pour la variante du tracé. Cette desserte sera d'un grand secours aux 50 000 habitants de Ben M'hidi et de Fil Fila et servira aussi les populations de Hammadi Krouma et de Hamrouche Hammoudi des agglomérations qui devraient êtres incluses sur le tracé. Pour le tramway, c'est le wali qui nous apprendra, il y a quelques jours seulement, que la ville de Skikda venait de réussir à décrocher l'inscription d'une étude pour la réalisation d'un tramway. L'étude sera inscrite avant le mois de juillet et le wali a laissé comprendre que l'itinéraire du tramway de Skikda devrait certainement concerner, en partie, la zone sud de la ville (Mer Eddib) pour rejoindre la commune d'El Hadaiek qui abrite l'université du 20 Août 1955. L'éventualité de retenir d'autres dessertes reste encore à envisager, et l'étude aura certainement à proposer d'autres liaisons. Pour le téléférique, le directeur des transports de la wilaya de Skikda a avancé que le projet est toujours en phase d'étude : « Nous avons déjà reçu une délégation d'une entreprise suisse intéressée par le projet qui englobe à titre de rappel les deux phases : étude et réalisation. Nous avons également à recevoir une autre délégation étrangère ces jours-ci pour le même motif, et d'après le calendrier élaboré à ce sujet et comme le stipule le cahier des charges, nous procéderons à l'ouverture des plis à la fin de ce mois. » Quant au délai de réalisation que prendra le projet, le directeur a affirmé qu'il a été fixé à 18 mois en précisant cependant que la première phase aura à assurer une liaison entre les hauteurs de Bouabbaz et le centre-ville (la gare routière). Les projets du téléférique de la liaison ferroviaire et du tramway auront à changer carrément le paysage du secteur du transport dans la ville de Skikda. Chose qui a emmené les responsables locaux à les consolider par l'aménagement d'une nouvelle gare multimodale, c'est-à-dire une gare multifonctionnelle qui servira de station ferroviaire et terrestre (taxis et bus). Elle sera implantée, selon le directeur des transports, à l'entrée de la ville (la gare El Barrani). L'actuelle gare routière sera reconvertie en station principale pour le téléphérique et pourrait, aux dires du directeur des transports, servir de gare urbaine.