Les forces séparatistes du Sud yéménite se sont assuré, hier, le contrôle de deux quartiers généraux des forces du gouvernement dans la province d'Abyane, selon des médias. Un tel avantage s'ajoute à la prise, il y a plus d'une semaine, de la ville d'Aden, la capitale du Sud. Cette opération, qui a vu le gouvernement céder de nouvelles positions, prolonge l'action militaire à Aden, la grande ville méridionale, d'où les séparatistes du Conseil de transition du Sud (STC) ont chassé des forces du gouvernement auxquelles ils sont pourtant théoriquement alliés face aux rebelles houthis. Elle intervient après le retrait des forces du STC de certains bâtiments publics d'Aden à la suite d'une médiation de l'Arabie Saoudite, qui conduit la coalition contre les Houthis au Yémen. Les unités du STC n'ont en revanche pas cédé les positions militaires prises dans cette ville, siège du gouvernement yéménite depuis que la capitale Sanaa est sous contrôle des Houthis. Les forces favorables à une indépendance du sud du Yémen ont encerclé le quartier général des forces spéciales du gouvernement à Zinjibar, capitale de la province d'Abyane, a indiqué hier sur Twitter le ministre de l'Information, Mouammar Al Iryani. Le gouverneur de la province d'Abyane, Aboubakr Hussein, loyal au gouvernement, a déclaré plus tard avoir négocié, après des affrontements entre les deux parties, le retrait des 1100 hommes des forces spéciales basés sur place. Selon lui, les forces du STC se contentent d'encercler le quartier général après le départ vers une destination non précisée des forces spéciales. Des affrontements ont eu lieu autour de la deuxième caserne encerclée, située à Al Kaud, à la frontière entre les provinces d'Aden et d'Abyane, qui abrite 350 hommes de la police militaire, selon le gouverneur. Les forces du STC ont ensuite pris le contrôle de la caserne, selon lui. Des responsables du gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi ont condamné ces actions des forces séparatistes qui semblent vouloir prendre le contrôle de la province d'Abyane, après avoir assis leur présence dans celle d'Aden. «C'est une escalade injustifiée de la part des forces du STC qui sont soutenues par les Emirats arabes unis», s'est indigné sur Twitter le vice-ministre des Affaires étrangères, Mohammed Al Hadhrami. Il a fustigé les Emirats arabes unis pour leur soutien aux séparatistes : «Nous sommes contre la poursuite de l'aide financière et militaire des Emirats aux forces hors la loi du STC.» Les Emirats et l'Arabie Saoudite constituent les deux principaux piliers de la coalition luttant contre les Houthis depuis mars 2015. Mais les Emiratis appuient le STC, tandis que les Saoudiens soutiennent le gouvernement de Hadi, qui s'est d'ailleurs exilé à Riyad. R. I.