Le ministère yéménite de l'Intérieur a annoncé la suspension des activités à son siège d'Aden (sud), une semaine après la prise de cette ville portuaire stratégique par les forces du Conseil de transition du Sud (CTS). Le site officiel du ministère a indiqué samedi que cette suspension sine die «intervient après une rébellion armée dirigée par la milice du CTS contre le gouvernement légitime reconnu par la communauté internationale et ses institutions officielles à Aden». Le ministère a précisé qu'il ne reprendra ses activités à Aden qu'après le retour à la normale au sein des institutions publiques. Considérée comme la capitale temporaire du Yémen, Aden est le siège du gouvernement yéménite soutenu par l'Arabie saoudite depuis 2015. Les forces séparatistes relevant du STC se sont retirées de plusieurs bâtiments publics qu'ils avaient récemment pris à Aden aux forces loyalistes yéménites, a annoncé samedi un membre du gouvernement. Le siège du gouvernement, celui du Conseil suprême de la justice et celui de la Banque centrale ainsi que l'hôpital d'Aden ont été évacués par les séparatistes, a indiqué sur Twitter le ministre de l'Information du gouvernement, Mouammar al-Iryani. L'amorce de ce retrait avait été auparavant annoncée dans un communiqué par la coalition emmenée par l'Arabie saoudite, qui intervient au Yémen depuis 2015 contre le mouvement Ansarallah dit Houthis. Le gouvernement du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi a exigé mercredi le retrait des séparatistes des positions qu'ils ont conquises la semaine dernière à Aden avant tout dialogue politique avec cette mouvance. Un conflit oppose depuis près de cinq ans au Yémen une coalition de forces hétéroclites aux Houthis venus du nord et qui se sont emparés de vastes portions du territoire. Avant les affrontements à Aden, le gouvernement et le STC étaient théoriquement alliés dans la lutte contre les Houthis. La crise yéménite a fait depuis 2015 des dizaines de milliers de morts, dont de nombreux civils, selon des organisations humanitaires, et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l'ONU.