Les responsables de l'APC de Aïn El Hadjar - chef-lieu de commune à 8 km à l'ouest de Bouira - sont dans leurs petits souliers. Cette affaire d'adjudication du marché de véhicules, qui se tient tous les mercredis au niveau de cette localité, risque de provoquer autant de vagues que celle de juillet 2002 concernant une tentative de détournement de plus de 44 millions par un élu. Selon nos sources, l'adjudicataire du marché n'a jamais apposé sa signature au bas de l'adjudication et le chèque qu'il a remis pour la soumission et qui représente les 10% de la mise à prix du marché a été retiré. La version fournie par le secrétaire général de l'APC est différente. D'après lui, l'adjudication a été signée le 15 janvier et le chèque repose au niveau de la recette communale. Alors qu'il donnait l'adjudicataire défaillant et n'écartait pas l'éventualité d'une action en justice par le recouvrement de deux mois de créances impayées, le même faisait savoir moins de 24 heures plus tard que l'adjudicataire était prêt à payer et que tout est rentré dans l'ordre. Ce second entretien a eu lieu en présence du premier vice-président et où le secrétaire général rappelait que le marché a été signé et le chèque de cautionnement déposé à la recette communale. L'adjudicataire (joint mercredi) a révélé que si le chèque n'a pas été retiré par lui, par contre l'adjudication n'a jamais été signée par lui. La raison qu'il avance tenait aux engagements de l'APC non tenus. Il était question d'engager des travaux aux fins de rendre l'assiette commerciale praticable lors des intempéries. Le mauvais temps qui a prévalu durant tout l'hiver l'aurait, selon lui, empêché de faire des recettes. D'où son désir de résilier le contrat fictif qui le lie à l'APC. Ce même adjudicataire ajoutait que le marché lui a été cédé à 246 millions en présence de sept autres adjudicataires, avant de le résilier sous le prétexte qu'il y avait un malentendu ; le marché était adjugé à 446 millions et non à 246 millions ! Comme l'adjudicataire éberlué aurait demandé à voir le brouillon d'un des responsables de l'APC, on lui aurait déclaré qu'il a été égaré. L'existence de cette adjudication nous a été confirmée par l'une de nos sources qui s'interroge : « Aurions-nous connu tous les dessous de cette affaire, s'il n'y avait pas eu ce problème posé par les travailleurs de l'APC qui n'ont pas touché leurs salaires depuis près de deux mois ? » Que de questions soulevées autour de cette adjudication non signée et de recettes non perçues. Seule une enquête administrative permettra de lever le voile dont elle s'enveloppe.