Mus par un sentiment d'injustice intolérable, des dizaines de jeunes de Aïn El Hadjar, chef-lieu de commune, à une dizaine de kilomètres à l'ouest de Bouira, ont manifesté hier en fermant pendant plus de deux heures le siège de l'APC. Ils accusent les responsables locaux d'avoir choisi parmi leurs proches et leurs connaissances les personnes qui serviront d'encadrement aux bureaux et aux centres de vote de la commune pour des prochaines législatives. A notre arrivée sur les lieux vers 13h30, le siège était toujours fermé et une délégation qui s'était entretenue avec le P/APC et un de ses adjoints avait reçu des promesses que la liste concernant l'encadrement telle qu'elle a été établie par leurs soins sera révisée de manière à donner satisfaction aux jeunes manifestants. Mais ces derniers, massés devant l'entrée principale des bureaux, refusaient d'évacuer les lieux. Proférant ces deux slogans : « Non à la hogra » et « Y en a marre ! », ils mettaient une autre condition pour libérer l'accès du siège d'APC : la révision de la liste des bénéficiaires du dispositif dit emploi de jeunes. Ce dispositif profiterait, selon eux, à des hommes, des femmes et des jeunes qui n'ont jamais été réellement employés dans ce cadre, comme le véhicule destiné au transport scolaire profiterait à leurs dires au secrétaire général de l'APC qui s'en sert matin et soir pour faire la navette entre Aïn Bessam où il habite et Aïn El Hadjar où il travaille. Mais de ce dispositif, il a été question entre les responsables et les jeunes qui ont été délégués. Ces derniers semblent avoir été convaincus quitte à recourir à la même action mercredi prochain au cas où les responsables ne tiendraient pas parole. Interrogé par nos soins alors que les jeunes occupaient toujours l'entrée principale du siège de l'APC, un des responsables nous lançait : « Tous les problèmes seront réglés. » Il était temps : les jeunes n'en peuvent plus, écrasés par le poids d'une misère sans borne.