Le seul meilleur score d'envergure mondiale toujours détenu par l'Algérie concerne malheureusement le nombre effarant d'accidents de la circulation. Aucun autre pays ne risque de nous ravir ce titre macabre tant nous entretenons, autant dire jalousement, les raisons profondes de cette tragédie. Par esprit de fatalité, voire d'une dose d'indifférence condamnable, les responsables en charge du dossier ne tranchent pas encore sur les moyens efficients capables de redresser la situation. Pour l'heure, c'est la répression qui jouit de tous les égards et fait l'unanimité. Fortes amendes, retrait de permis de conduire, voire prison dans certains cas graves. Ces mesures, certes contraignantes en l'absence de toute intervention d'une solide connaissance, ne suffisent plus à faire régner le respect du code de la conduite auprès des automobilistes, ne serait-ce que dans les rangs des professionnels de la route, à l'instar des transporteurs de voyageurs ou de marchandises. C'est dire que les choses imposées ne sont pas forcément acceptées et encore moins appliquées. La fin de l'hécatombe n'est pas pour bientôt, du moins tant que la vision du phénomène continue à privilégier la seule intervention punitive. Le doute reste entier, aussi longtemps que le nombre de morts ne signifiera qu'une statistique à actualiser au fil des événements dramatiques. Avec le temps et son lot de catastrophes sur les routes, la vie d'un citoyen ne vaut aux yeux de nos responsables locaux qu'un dos d'âne à ériger en toute hâte après un simulacre d'émeute improvisée sur le lieu-même du drame. C'est là l'expression de toute l'indifférence de ces responsables face à un véritable fléau qui fauche des milliers de vies humaines par an. C'est, évidemment, l'expression de l'absence de toute volonté d' imaginer des moyens de sensibilisation, d'éducation capables d'agir et surtout de changer les mentalités.