Que ce soit pour un accouchement, une consultation médicale ou une visite d'un parent hospitalisé, l'affluence des citoyens est incessante au niveau de l'unité hospitalo-universitaire Hassiba Ben Bouali de Blida (ex-clinique Ben Boulaïd). Le flux des citoyens transforme, au quotidien, le lieu en un espace désorganisé. Durant les heures de visite, la situation devient pour ainsi dire infernale. Des familles entières, accompagnées d'enfants en bas âge, encombrent tous les espaces de ce service, en particulier les chambres des malades. Des cris, des pleurs et un bourdonnement de voix transforment ces chambres, déjà surchargées, en une sorte de « bazar ». « C'est la pagaille ! », se contente de nous dire une infirmière du service de maternité. Selon le Dr Oukid, médecin chef au service de gynéco-obstétrique, les 75 lits de ce service demeurent insuffisants par rapport aux besoins des parturientes. Souvent, elles sont, d'après lui, deux femmes à occuper un seul lit. Leur hospitalisation se limite à une journée seulement, et ce, au détriment de leur santé. La maternité de Blida enregistre, d'après le Dr Oukid, un taux d'occupation des lits des plus forts au niveau national. « Cela nécessite une réaction immédiate des autorités concernées. Notre unité connaît, durant toute l'année, une intense activité. Nous comptabilisons en moyenne annuelle 12 000 accouchements, 5000 interventions, dont 3000 césariennes et 60 000 consultations annuelles en gynéco-obstétrique seulement », explique notre interlocuteur. Ce dernier nous a fait savoir que cette unité, qui relève du CHU de Blida, assure aussi la formation des post-gradués, à l'instar des maîtres-assistants, une promotion de 100 internes tous les 3 mois, de 200 externes toutes les 9 semaines, ainsi que des futures sages-femmes et des anesthésistes. « Il y a urgence à créer d'autres unités ‘‘mère-enfant'' pour que nous puissions alléger cette pression », conclut-il. Pour Houari Mohamed El Amine, DSP de la wilaya de Blida, des mesures d'urgence ont déjà été prises, surtout avec l'arrivée de la saison estivale, qui connaît une très grande demande sur les services de gynéco-obstétrique. « Nous avons prévu de transformer les services sous-utilisés durant cette période, comme ceux de la chirurgie, en services de gynéco-obstétrique. Les opérations chirurgicales d'urgence y seront faites », a-t-il insisté. Il a ajouté : « Nous avons aussi prévu le réaménagement des services de gynécologie au niveau des EPH de Boufarik et de Meftah. Cela, en attendant la réalisation d'une nouvelle unité jumelle à celle de Hassiba Ben Bouali qui sera implantée au niveau de l'actuelle école paramédicale ». « Les élèves de cette dernière auront une nouvelle école. Le projet est inscrit et nous n'attendons que de trouver le terrain adéquat pour entamer la réalisation de cette nouvelle école paramédicale », a-t-il conclu.
