Vu la saturation, la construction d'une nouvelle structure est inscrite au programme. La wilaya de Blida qui compte un centre hospitalo-universitaire regroupant deux hôpitaux et deux cliniques, souffre ces dernières années d'une véritable pression causée essentiellement par les nombreux patients venus de plusieurs wilayas du pays, dont celles de Djelfa, Médéa, Tiaret, Aïn Defla, Chlef et Tissemsilt. Le manque d'infrastructures, de moyens et surtout de médecins spécialistes pouvant répondre à la demande des malades au niveau de ces régions, fait que les hôpitaux de la wilaya de Blida connaissent un véritable rush des patients en quête de soins et de prise en charge. A titre d'exemple, la clinique Ben Boulaïd, spécialisée dans la médecine mère et enfant, connaît annuellement la naissance de 11.000 nouveau-nés, soit de 35 à 40 accouchements par jour en moyenne. Les sages- qui y activent ont toujours lancé des appels aux hauts responsables du pays afin de trouver une solution à leur calvaire qui perdure au détriment de la qualité de la prise en charge des patientes. «On est vraiment dépassé par la venue en masse et de partout des enceintes au niveau de notre clinique et cette situation, faut-il le dire, diminue de la qualité des soins et de l'hygiène de l'établissement», nous dira une accoucheuse qui semble vraiment lasse de son dur travail et qui profite de l'occasion pour attirer l'attention des responsables de la tutelle de la santé pour qu'ils développent les structures de santé à l'intérieur du pays tout en encourageant les médecins spécialistes à aller travailler au niveau de ces régions. Dans ce sens, le directeur de la santé et de la population de la wilaya de Blida nous a fait savoir que le service de gynécologie et d'obstétrique de l'hôpital de Meftah est, depuis quelques mois, fonctionnel grâce à la contribution d'une équipe de médecins spécialistes qui viennent assister le personnel en place et ce, après une absence de près de 15 années pour cause de terrorisme. «Cette réouverture du service de gynécologie et d'obstétrique de l'hôpital de Meftah a largement contribué à la prise en charge des enceintes et des futures mamans de la région et de la wilaya de Blida. Ces dernières étaient obligées d'aller accoucher au niveau des cliniques algéroises ou celle de Ben Boulaïd en causant des désagréments aux patientes suite au trajet», dira-t-il avant d'ajouter que la réouverture de la clinique de Meftah va contribuer à la diminution du rush vers la clinique Ben Boulaïd en attendant qu'une solution soit trouvée pour celles qui viennent de l'intérieur du pays. Pour l'anecdote, il dira que les enfants et adolescents meftahois sont dans leur majorité des Algérois ou des Blidéens de naissance. Par ailleurs, et dans le but de «désengorger» les 2487 lits que compte le CHU de Blida, surtout quand on sait que les places sont de tout temps occupées et que les rendez-vous se font souvent des mois à l'avance, vu la saturation des hôpitaux par les nombreux malades venus de Blida et de l'intérieur du pays, un programme de construction d'un hôpital du jour est inscrit dans le programme du CHU de Blida et ce, afin de minimiser la pression sur les hôpitaux de la wilaya tout en évitant les fréquents déplacements du patient d'un service à l'autre qui peuvent facilement être fatals pour lui. Toutefois, cet hôpital a du mal à voir le jour et à être concrétisé. «Dernièrement, on a lancé quatre avis d'appel d'offres nationaux et internationaux qui n'ont malheureusement abouti à rien. Dans ce sens, le premier a été infructueux, le deuxième est refusé par le comité de marché, le troisième, c'est l'entreprise qui s'est rétractée, et le dernier, le postulant ne possédait pas les capacités pour la réalisation de cet hôpital dont le coût de construction est estimé à 15 milliards de centimes et il n'a plus donné signe de vie», nous dira M.Rabah Zebbar, directeur général du CHU de Blida. Ce dernier semble quand même optimiste quant au devenir de la structure dont il est le premier responsable. «Avec la libéralisation du marché du médicament et la fin du monopole de la Pharmacie centrale des hôpitaux, on peut se procurer ce précieux produit en un temps record avec des prix compétitifs, ce qui permettra de faire des économies et de ne pas tomber dans des pénuries. Franchement, il n'y a pas mieux que la concurrence dans ce genre de situation», rétorqua-t-il. Il ajoute: «Un nouveau complexe de réanimation verra le jour prochainement au CHU de Blida avec l'acquisition d'un nouveau scanner et d'autres équipements médicaux de haute technologie, sans oublier l'humanisation de nos services. En plus, on n'a plus le problème des dettes qui caractérisait notre CHU dans le passé et qui faisait l'actualité pendant plusieurs années alors que notre budget ne cesse d'augmenter d'année en année et ce, sans oublier les recettes des soins qui nous proviennent de la convention qui nous lie avec les entreprises dans le cadre de la médecine du travail, des frais de la restauration ainsi des soumissions relatives aux avis d'appel d'offres». La même source nous a fait savoir, lors d'une conférence de presse, que des lits d'hôpitaux en surplus et acquis à coup de millions par l'ancien DG du CHU de Blida sont en souffrance au niveau de la cave de l'établissement hospitalier Frantz-Fanon depuis plusieurs années. «Ces lits ne peuvent pas être utilisés vu le manque de place dans le CHU de Blida. Dans ce sens, on essaye de trouver une solution à ce problème par leur vente ou les échanger contre du matériel, à titre d'exemple, sinon les donner à d'autres structures sanitaires, pourquoi pas, pourvu que la solution profite à nos malades», dira M.Zebbar. Enfin, nous apprenons que le CHU de Blida qui est considéré établissement de santé pilote concernant la contractualisation et la réforme du secteur de la santé dans notre pays a facturé à blanc les coûts des soins de plus de 16 233 patients qui sont passés par ce CHU du premier janvier dernier à ce jour. Ces coûts qui dépassent les 81 milliards de centimes ont été établis afin de connaître le montant de la prise en charge des malades au niveau du CHU de Blida car, ne dit-on pas que la santé n'a pas de prix, mais elle a un coût quand même. Parmi ce nombre (16 233 patients), on relève 3830 malades assurés par la Cnas, 239 par la Casnos ainsi que 2 292 ne sont ni assurés et ni démunis. Dans ce sens, et dans les années à venir, ce sont les caisses d'assurances qui vont prendre en charge le coût des soins pour les assurés. Quant aux démunis, ce sont les directions de l'Action sociale appartenant au ministère de la Solidarité nationale qui vont s'occuper des frais de leurs soins. Bref, avec cette réforme dont les résultats commencent à être visibles au CHU de Blida, la médecine pour tous sera toujours garantie avec une meilleure qualité et une prise en charge qui n'aura rien à envier à celle pratiquée dans les hôpitaux européens. Du moins, c'est ce que le citoyen algérien espère en ce début du xxie siècle.