Une distance qui avoisine les 200 kilomètres en aller-retour, une dizaine d'heures de queue, sept administrations différentes pour légaliser un imprimé, voilà les tribulations qui attendent tout prétendant à l'indemnité scolaire évaluée pour la prochaine rentrée à 3000 DA. Ils sont une centaine de personnes, pour la plupart d'un certain âge, venant quotidiennement des quatre coins de la wilaya du Titteri pour avoir, sur l'imprimé qui leur a été remis avant, le sceau de différentes administrations et organismes. « Je viens de Beni Slimane, je suis là à faire la queue depuis cinq heures du matin. C'est ma deuxième navette aller retour, sans pour autant voir apposer sur l'imprimé que j'ai le cachet des administrations mentionnées », regrette un citoyen. Sept administrations et organismes différents sont censés porter leurs mentions sur le document en question. Un citoyen de Sidi Naâmane (à 50 km à l'est de Médéa) nous a affirmé qu'on lui a exigé en plus le cachet de deux autres administrations (la direction des moudjahidine et l'Ansej). « Toute cette gymnastique et on ne sait jamais. Le dossier, une fois finalisé, sera soumis dans un énième filtre aux services de la daïra pour juger de son éligibilité », a-t-il regretté. Si cet enchevêtrement de procédures administratives a été jugé par certains fonctionnaires de l'administration comme un moyen efficace dans la gestion de l'argent public, d'autres ne voient en cela qu'une complication de plus. Il aurait suffi, pour déclarer tel ou tel dossier éligible, d'avoir l'aval de l'APC et de ses élus ; ces derniers étant « très proches de la base et connaissent mieux que quiconque leurs administrés », soulignent certains fonctionnaires. L'avènement de l'informatique et la numérisation des services ne semblent pas, par ailleurs, produire l'effet escompté dans cette wilaya dont les habitants continuent à souffrir le martyre pour constituer un simple dossier administratif. La centralisation accrue des administrations sans pour autant qu'il y ait des antennes de proximité rend difficile l'accès aux services administratifs pour ces administrés éparpillés sur un aussi vaste territoire que celui de la wilaya de Médéa.