Un nouveau cafouillage médiatique a apporté stupeur et confusion dans l'affaire Djezzy. Le milliardaire Naguib Sawiris, patron d'Orascom Telecom, déclarait, hier dans le journal égyptien El Mal, que les négociations pour la cession d'actifs africains d'Orascom au sud-africain MTN étaient sur « la bonne voie » et que Djezzy était une « partie indivisible » de cette transaction. Il n'en faut pas plus pour semer le trouble sur ce dossier. La responsable de la communication d'Orascom, en Egypte, Racha Mohammed, a aussitôt expliqué que l'interview en question s'est déroulée le 24 mai, bien avant les déclarations des membres du gouvernement algérien – le 25 mai – s'opposant à toute opération entre Djezzy et l'entreprise sud-africaine. Si ces propos sont aujourd'hui « dépassés », ils sont révélateurs des intentions du magnat égyptien. Naguib Sawiris promettait que l'affaire serait réglée en moins d'une semaine. « Les problèmes qu'ont soulevés certains gouvernements, souligne le businessman égyptien, comme l'Algérie, ont ralenti le rythme des négociations et ont réduit de 60% les résultats sur lesquels nous étions parvenus. » Il apparaît désormais que les propriétaires de Djezzy ne sont plus en position de force pour négocier une transaction avantageuse. Le challenge de Sawiris est de se dépêtrer dignement de cette situation. La rencontre qui devrait réunir, aujourd'hui, le président Bouteflika avec son homologue égyptien pourrait être décisive pour déterminer la suite des événements. Selon la presse égyptienne, Naguib Sawiris aurait demandé l'appui du ministère égyptien des Affaires étrangères pour trouver un dénouement à cette affaire. Il est à rappeler, à ce propos, qu'Orascom Telecom Algérie (OTA) a émis le vœu d'engager, au plus vite, des négociations avec le gouvernement algérien. Les responsables d'OTA n'auraient pas reçu, pour l'heure, une réponse précise du gouvernement.