La page est tournée avec la visite à Alger du président Jacob Zuma. Les derniers espoirs du patron de la firme MTN se sont complètement effondrés avec l'intransigeance, rare, affichée par les autorités algériennes à propos des négociations avec Djezzy. Ce dernier comptait beaucoup sur le déplacement de Jacob Zuma, le président de l'Afrique du Sud à Alger, pour défendre sa cause, en d'autres termes, faciliter la reprise de Djezzy par la firme sud-africaine. Un rêve brisé par les déclarations successives des hauts responsables algériens, lesquels ont opposé un niet catégorique à cette demande. Une position qui constitue un tournant décisif dans ce dossier. L'épisode, Djezzy-MTN semble définitivement clos. Hier encore, le ministre des Affaires étrangère, Mourad Medelci, a réaffirmé la détermination de l'Etat algérien à exercer son droit de préemption à 100% sur le capital de Djezzy. «J'ai abordé le dossier avec ma collègue sud-africaine dans un climat de sérénité et un climat très positif. Je crois qu'il est admis maintenant que s'agissant d'Orascom, la page est tournée avec les Sud-Africains.» L'affaire relève désormais du passé. Le gouvernement crie haut et fort son intention de ne rien concéder.Jusqu'à mardi ce message n'a pas eu l'effet escompté chez les deux parties en négociation (MTN et Djezzy.), preuve en est la déclaration de la vice-ministre du Commerce et de l'Industrie, Mme Maria Ntuli Banghi, à l'ouverture du forum des hommes d'affaires algériens et sud- africains. Alors que tout le monde pensait que les négociations entre les deux firmes égyptienne et sud-africaine avaient cessé, elle prend de court l'assistance en souhaitant un accord rapide entre les deux parties. Cet accord servira à consolider l'investissement sud-africain à Alger. La réponse ne s'est pas fait attendre. «L'Etat algérien tient à son droit de préemption concernant la cession de Djezzy, filiale de téléphonie mobile du groupe égyptien Orascom Telecom Holding (OTH), et n'autorisera pas sa reprise par la firme sud-africaine MTN», a affirmé mardi le ministre du Commerce, M.El Hachemi Djaâboub. «J'ai fait savoir à la vice-ministre sud-africaine du Commerce et de l'Industrie, Mme Maria Ntuli Banghi, que l'Etat algérien, qui tient toujours à son droit de préemption, est contre la vente de Djezzy à un opérateur étranger. Donc, la firme sud-africaine MTN n'est pas autorisée à engager des négociations avec OTH en vue d'une éventuelle reprise», poursuit M.Djaâboub. Le ministre s'exprimait à des journalistes à l'issue d'un entretien avec Mme Banghi en marge du premier forum d'affaires algéro-sud-africain, Il a indiqué avoir apporté cette explication à Mme Banghi après que cette dernière eut, lors de l'entretien, «sollicité les autorités algériennes pour faciliter les procédures de la reprise de Djezzy par MTN». L'Algérie n'a pas attendu la visite de la délégation sud-africaine pour s'exprimer sur le dossier. Des messages ont été lancés par plusieurs ministres à l'égard de ce partenaire depuis plusieurs semaines. Avant-hier matin, avant les débuts des discussions bilatérales entre l'Algérie et l'Afrique du Sud, Karim Djoudi répétait, en marge d'une séance plénière au Sénat, qu'il ne pourrait y avoir qu'un repreneur au capital d'Orascom Telecom Algérie, il s'agit de l'Etat algérien. Si Djezzy vend, elle doit entrer en négociation avec l'Etat, précise-t-il. Mais à l'heure actuelle, les démarches de l'opérateur égyptien restent informelles. L'échec de cette dernière tentative de convaincre les autorités algériennes va amener les dirigeants d'Orascom à annoncer officiellement la vente de leur filiale à Alger.