La Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR), a interpellé les pouvoirs publics sur la situation financière de la Caisse nationale de retraites (CNR) mise à mal par les régimes de retraites proportionnelles et sans condition d'âge. « Si les pouvoirs publics veulent maintenir les deux régimes, ils doivent payer, et s'ils ne veulent pas, ils doivent les supprimer, parce qu'ils mettent en cause l'existence même de la caisse », a indiqué hier Smaïl Allaouchiche, secrétaire général de la FNTR à l'ouverture des travaux du 5e congrès de cette fédération, rapporte l'APS. « La CNR a connu des difficultés à cause de l'existence de deux régimes de retraite qui n'étaient pas financés », a expliqué ce responsable. Il ressort d'un rapport établi par la Commission exécutive nationale (CEN) issue du 4e congrès qu'il y a près de 400 000 bénéficiaires de pensions de retraites proportionnelles et sans condition d'âge. La CNR a commencé à verser certaines de ces pensions depuis plus de dix ans alors que leurs titulaires étaient attendus bien plus tard. « La caisse a déboursé, pour cette catégorie, quelque 360 milliards de dinars. Ce n'est pas le cas pour la retraite anticipée qui bénéficie, elle, du paiement par l'entreprise ou le Trésor public, d'une contribution d'ouverture de droit (COD) et du versement d'une cotisation sociale de 1% à la branche retraite anticipée par l'employeur et de 0,5% sur le salaire de base, à la Caisse de sécurité sociale », signale-t-on. La FNTR a par ailleurs réitéré sa proposition de double revalorisation des pensions aux taux de 12% et 7%. M. Allaouchiche a précisé que le taux de 12% concerne les pensions de retraite liquidées avant août 1996, alors que celui de 7% cible les pensions liquidées après cette date. Selon des syndicalistes retraités, quelque 300 000 retraités, sortis entre 1983 et 1996, n'ont pas fait l'objet d'actualisation, malgré l'instruction de la tutelle. « Nous avons décidé pour la revalorisation de cette année de faire la même proposition de deux taux, toujours pour les mêmes considérations, tout en maintenant notre revendication relative à l'application du principe du coefficient d'actualisation des salaires à tous les retraités sans exclusive », a souligné le secrétaire général de la FNTR. La FNTR note, en outre, que 100 000 retraités sortis en retraite proportionnelle et retraite sans condition d'âge n'ont pas encore bénéficié de la décision du président de la République introduite par la loi de finances complémentaire de 2006.