Lors de son 5ème congrès, la Fédération Nationale des Travailleurs Retraités (FNTR) a réitéré dimanche à Alger sa proposition de double revalorisation des pensions aux taux de 12 % et 7 %. En fait, le Secrétaire général de la FNTR, M. Smail Allaouchiche, a indiqué que le taux de 12% concerne les pensions de retraite liquidées avant août 1996, alors que celui de 7% cible les pensions liquidées après cette date. «Cette proposition a été formulée en 2009 (...).Le taux de 12% n'avait pas été accepté par le ministère du Travail qui s'en était tenu à un seul taux de 5%, de loin inférieur à la compensation du taux d'inflation qui sévit en Algérie», a-t-il estimé. Plus explicite, M. Allaouchiche a indiqué que l'Assiette de calcul qui servait en ce temps-là pour les salariés, qui sont sortis avant 1996, n'avait pris en considération que «le salaire de poste et l'ancienneté», tandis que celle appliquée pour les salariés sortis après août 1996, comprenait l'ensemble des éléments de rémunération. «La décision de fixer une date d'effet aussi injuste qu'inexplicable à l'application de cette mesure, dont les dispositions existent dans le texte de Loi originale depuis 1984, est tout simplement arbitraire et nourrit un sentiment d'injustice que les retraités ne cessent de dénoncer», a-t-il affirmé. Selon des syndicalistes retraités, quelque 300.000 retraités, sortis entre 1983 et 1996, n'ont pas fait l'objet d'actualisation, malgré l'instruction de la tutelle. «Nous avons décidé pour la revalorisation de cette année de faire la même proposition de deux taux, toujours pour les mêmes considérations, tout en maintenant notre revendication relative à l'application du principe du coefficient d'actualisation des salaires à tous les retraités sans exclusive», a insisté le Secrétaire général de la FNTR. M. Allaouchiche a souligné que la Commission Exécutive Nationale (CEN) qui sera élue lors des travaux de ce congrès, prendra en considération ces préoccupations, notamment celles du taux de 12%. Par ailleurs, appelé à la mise à niveau des anciennes pensions par leur actualisation qui permettra, estime-t-elle, de stopper la détérioration du pouvoir d'achat et le déséquilibre des conditions de vie et de protection Socio - sanitaire. «Cette opération est réalisable par la restitution par l'Etat des 400 milliards de Dinars utilisés pour faciliter le départ de 400.000 travailleurs à la retraite proportionnelle, dans le cadre de l'ordonnance 97-13", a indiqué M. Allaouchiche, rappelant d'autres revendications de la Fédération, notamment «le relèvement du montant minimum de la pension à 100%, comme c'était le cas avant qu'il ne soit ramené à 75%». Le rapport moral et d'activité, pour la période 2005-2010, explique que l'application, en janvier 2010 du nouveau SNMG a absorbé l'avantage octroyé par décision du Président de la République. «Nous constatons, hélas, une omission pour quelque 100.000 retraités sortis en retraite proportionnelle et retraite sans condition d'âge qui n'ont pas encore bénéficié de cette mesure présidentielle dûment concrétisée par la Loi de Finances complémentaire de 2006", relève ledit rapport. Autre point «non satisfait» par les pouvoirs publics et mis en évidence dans le rapport, celui de la prise en charge par l'Etat des dépenses engagées par le dispositif de facilitation au départ à la retraite avant l'âge légal régi par l'ordonnance 97-13. Selon le rapport qui a été établi par la CEN issue du 4è congrès, «près de 400.000 pensions de retraites proportionnelles et sans condition d'âge» sont servies, certaines depuis plus de 10 ans, par la CNR (Caisse Nationale de Retraite), alors que les titulaires de ces pensions étaient attendus beaucoup plus tard. «La caisse a déboursé, pour cette catégorie, quelque 360 milliards de Dinars. Ce n'est pas le cas pour la retraite anticipée qui bénéficie, elle, du paiement, par l'entreprise ou le Trésor public, d'une contribution d'ouverture de droit (COD) et du versement d'une cotisation sociale de 1% à la branche retraite anticipée par l'employeur et de 0,5% sur le salaire de base, à la Caisse de sécurité sociale», précise-t-on. Dans ce sens, le Secrétaire général de la FNTR a expliqué à la presse que «la CNR a connu des difficultés à cause de l'existence de deux régimes de retraite qui n'étaient pas financés». «Si les Pouvoirs publics veulent maintenir les deux régimes, ils doivent payer, et s'ils ne veulent pas, ils doivent les supprimer, parce qu'ils mettent en cause l'existence même de la caisse», a-t-il estimé.