La Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) a réuni, à Aïn Témouchent, les Chambres de l'agriculture et de la pêche, les DSA ainsi que quelques importants opérateurs dans le secteur agricole des quatre wilayas côtières que sont Tlemcen, Aïn Témouchent, Oran et Mostaganem. A l'approche de l'échéance périodique pour la couverture des investissements engagés et des récoltes qui s'annoncent, la CNMA a ressenti le besoin de se rappeler au bon souvenir de ses adhérents qui sont également ses assurés. Après leur avoir signalé l'intérêt à souscrire contre les catastrophes naturelles, les aléas climatiques, les épizooties et fait étalage d'une alléchante gamme de produits proposés en la matière, le représentant de la CNMA fut aussitôt à court d'arguments lorsque le débat porta sur les raisons du peu d'intérêt, pour ne pas dire de l'absence d'intérêt, des agriculteurs. En effet, seulement 5% du potentiel assurable au sein du monde agricole est client de la CNMA. Pis, nombre de ces assurés ne le sont que parce que contraints de l'être de façon à ouvrir droit à un financement au titre du FNDRA. Est-ce à dire que l'opération de charme engagée par la mutuelle est un coup d'épée dans l'eau ? Pour d'aucuns, cela l'est assurément puisque toute assurance souscrite ne peut l'être qu'au nom de l'EAC alors que les terres des coopératives sont partagées à l'amiable entre les attributaires, chacun cultivant pour soi sa parcelle. Ainsi, si les uns sont intéressés pour souscrire une assurance, les autres ne le sont pas. Plus grave, dans nombre de cas, si un attributaire travaille sa parcelle, il se trouve parfois que les autres louent les leurs. C'est ce qu'a constaté Saïd Barkat, le ministre de l'Agriculture, lors de sa dernière visite à Aïn Témouchent, en rendant visite à une EAC où seul un attributaire, une jeune femme, valorisait sa parcelle. Un coup d'épée dans l'eau Dans ce type de situation, si l'un décide d'assurer sa parcelle, en cas de sinistre le remboursement est versé à l'EAC et non pas à lui. A cet égard, la question a été posée de savoir pourquoi un membre d'EAC ne pouvait assurer sa parcelle au vu de sa carte professionnelle et sur la base d'un plan parcellaire ? La réponse est, semble-t-il, encore à l'étude à la CNMA. Une autre question tout aussi pertinente a porté sur le fait de savoir comment, avec si peu d'assurés, la CNMA pouvait clamer se porter bien, comme l'avait affirmé son représentant ? Parce qu'elle a thésaurisé, selon lui, alors que, selon un contradicteur, c'est parce qu'elle ne respecte pas les règles de toute mutuelle en ne reversant pas de ristournes à ses mutualistes lorsqu'elle engrange des bénéfices et que c'est ceux-là qu'elle thésaurise. Un autre ajoutera que c'est parce qu'elle s'est constituée une clientèle autre que ses mutualistes. Concernant la pêche, la CNMA étudie toujours les formules pour investir le secteur. L'assurance constitue-t-elle un autre frein au développement de l'agriculture et de la pêche ? Pour d'aucuns des participants à la journée d'études organisée par la CNMA, la réponse coule de source.