Ali Benflis a retiré les formulaires de signatures individuelles pour le dossier de candidature à la présidentielle convoquée pour le 12 décembre prochain. Deux fois candidats à la présidentielle (2004 et 2014), Ali Benflis précise qu'il n'est pas encore candidat et que sa participation à ce rendez-vous électoral sera décidée par le comité central de son parti, Talaie El Hourriyet. Ali Benflis avait, faut-il le rappeler, retiré les formulaires pour la présidentielle annulée du 18 avril dernier, mais n'avait pas déposé sa candidature à cause de la candidature de Bouteflika pour un 5e mandat et de l'absence de conditions minimales d'une compétition électorale transparente. Même s'il n'a pas encore arrêté sa position quant à cette présidentielle en raison notamment des développements qui pourraient survenir sur le terrain, Ali Benflis reste intimement convaincu, et ce, depuis le début du hirak le 22 février, que l'élection présidentielle est «la voie de sortie de crise la plus réaliste, la moins longue, la moins risquée et la moins coûteuse pour le pays aux plans politique, sécuritaire, économique et social, pour peu que soient réunies les conditions politiques, institutionnelles et légales et que soit créé un environnement favorable pour la tenue d'un scrutin permettant, pour la première fois, au peuple algérien d'exercer son droit de choisir librement le président de la République avec l'assurance que sa volonté ne sera pas dévoyée». Saluant la création d'une Autorité indépendante d'organisation des élections bien qu'il juge sa composante pléthorique, le parti d'Ali Benflis pose toujours des préalables à une éventuelle participation à la présidentielle du 12 décembre. Par ces préalables, «le départ de l'Exécutif actuel, rejeté par le peuple, et son remplacement par un gouvernement de compétences nationales crédibles et respectées». Il tient aussi à son exigence de mesures d'apaisement et la mise en œuvre de l'ensemble des mesures mises en exergue dans le rapport final du panel de Karim Younès, relatives aux droits et aux libertés. De telles mesures «seront assurément, estime le parti de Benflis, de nature à aider à créer l'environnement propice à une participation électorale importante donnant au Président élu la légitimité suffisante pour engager les réformes politiques, économiques et sociales indispensables pour jeter les bases de l'émergence d'une société du droit et des libertés, la construction d'une économie nationale diversifiée, performante, productrice de richesses et un système social fondé sur la solidarité, l'inclusion et l'équité». Le pouvoir va-t-il satisfaire ces exigences ? Ali Benflis ira-t-il à la présidentielle ? Les regards sont braqués sur celui qui, faut-il le souligner, a été depuis son retour en politique en 2014 l'un des farouches opposants au régime Bouteflika.