Sous le couvert de la section UGTA de leur entreprise, des travailleurs de l'unité de Biskra de l'Algérienne des eaux (ADE) ont organisé, dimanche, un sit-in devant le siège de la direction locale pour réclamer le départ du directeur qu'ils accusent de mauvaise gestion, de népotisme et de clientélisme dans les opérations de recrutement, de négligence vis-à-vis de certains employés et de favoritisme pour d'autres dans le traitement des promotions internes et de l'octroi des primes et avantages socioprofessionnels. On lui reproche également la détérioration des conditions de travail depuis sa nomination en 2014, la surexploitation sans contreparties financières des ressources humaines, l'exclusion des travailleurs aux besoins spécifiques ainsi que la prise de décisions arbitraires et iniques. «Nous demandons une commission d'enquête de la tutelle et des autorités locales afin de rendre publics toutes les entorses et les dépassements au Code du travail dont il est responsable», a précisé l'un d'entre eux. «Je suis abasourdi par ce mouvement de protestation initié sans préavis, ni avertissement, ni présentation d'une quelconque planche de revendications des quelque 30 travailleurs concernés. Cette entreprise était dans un état lamentable et catastrophique. Notre ambition est d'en faire une entité économique d'utilité publique rentable, efficace et performante. Sa gestion s'appuie sur la convention collective et le règlement intérieur dont je veille à la stricte application. Les voies du dialogue sont ouvertes», a répliqué Malik Ridha Daas, directeur de l'ADE de Biskra. Reconnaissant avoir sanctionné des travailleurs pour des abandons de poste, des refus de répondre à une réquisition, pour des fautes professionnelles avérées, notre interlocuteur soutient que ce mouvement de protestation le prenant pour cible est fomenté par «des personnes de derrière les rideaux» qui auraient fait «tout ce cinéma» pour sauvegarder «leurs privilèges de planqués incompétents». Selon lui, «L'ADE de Biskra est un bateau sur lequel on travaille ou que l'on quitte. Aucune loi ne m'oblige à recruter les enfants des retraités de l'ADE. Je refuse les injonctions des syndicalistes de carrière qui font leur beurre sur le dos des travailleurs sincères et au détriment de l'entreprise», a-t-il conclu. Pour rappel, l'unité de l'ADE de Biskra compte 453 travailleurs, dont des ingénieurs en informatique recrutés dernièrement.