Bien que la direction de l'Hydraulique ait engagé une enveloppe de 19 milliards DA pour l'acquisition, l'installation et le fonctionnement de deux stations de pompages gravitationnelles sur les hauteurs de la nouvelle ville de Dra Erich (Oued El Aneb) d'une capacité de 2x5000 m3, la crise de l'eau persiste toujours dans la wilaya de Annaba. Dans la commune chef-lieu de wilaya, notamment où sont implantés les sièges de la direction locale de cette unité de distribution de l'eau potable à Annaba et des représentants des travailleurs. ADE . Acculés par leur base, les seconds menacent de provoquer à brève échéance une grève générale illimitée. Elle sera synonyme de robinets à sec durant plusieurs jours. C'est déjà le cas depuis dans la majorité des quartiers et cités. Les turbines des motopompes de la station de Pompage de Chaïba et ceux du barrage Mexa n'ont pas tourné pour des causes diverses. Les mauvaises conditions de travail reviennent souvent dans les propos des uns et des autres techniciens. Ceux-ci avancent pour motif, les dépassements dans la gestion de l'unité dont se rend auteur l'actuel premier responsable. Ce dernier est accusé d'être à l'origine d'une multitude de problèmes préjudiciables au bon renom de l'entreprise. Le tout a fait objet d'un rapport détaillé des syndicalistes adressé à leur employeur au ministère des ressources en eau à Alger. Par la voix de son représentant le directeur de zone à Annaba, ce dernier s'est limité à confirmer, sans autre commentaire, la remise du document syndical en question. Bien qu'il ait précisé être en connaissance du dossier, il s'est refusé à toute autre précision. Depuis, la situation de l'ADE Annaba est proche de l'explosion. Et si une eau sale et puante envahie quotidiennement les robinets des ménages, le directeur de l'unité est pointé du doigt comme étant à l'origine de cette situation. D'où la menace des travailleurs et de leur syndicat de dépose un préavis de grève. La démarche est prévue pour la veille de la fête du sacrifice. Il faut dire que la situation a atteint l'intenable avec une eau potable de plus en plus rare dans les robinets de ménages sur l'ensemble des 12 communes de la wilaya. Il n'en demeure pas moins que syndicalistes et travailleurs ont pris acte de la décision de la direction générale à Alger de surseoir à la mise en place d'une commission d'enquête. Pour eux, l'urgence pour le moment n'est pas de perdre de l'énergie à contester une décision de la DG qui peut toujours afficher des revirements dans les jours à venir. Ils ont, par ailleurs, invité leur tutelle à améliorer leurs conditions de vie et de travail. «Nous demandons à notre tutelle de prendre toutes les dispositions utiles pour mettre un terme aux dépassements dont se rend auteur le directeur d'unité» ont-ils affirmé. Même si à Annaba les travailleurs et leur syndicat justifient leur position de rejet catégorique de toute gestion de leur entreprise par les cadres actuellement en poste, la direction générale à Alger est à la recherche d'une solution de rechange. Selon des sources syndicales, cette situation serait imposée par celle similaire dont sont victimes des travailleurs de plusieurs unités en activité dans les régions de l'Ouest du pays. «J'ai bien confirmé la réception de la correspondance des syndicalistes alertant la direction sur cette situation. Je n'ai rien affirmé de plus» a indiqué le directeur de zone. Et pourtant, les graves accusations des syndicalistes exprimées par écrit consolident les faits de dépassement dans la gestion tels que les recrutements d'agents et cadres ayant pour seule compétence leur proximité parentale ou amicale avec le directeur d'unité, le règlement indu de salaires à des cadres et agents en abandon de postes depuis des mois, la mise à l'écart des compétences et leur remplacement par des cadres incompétents, les agressions verbales ainsi que les sanctions arbitraires de cadres et agents. Les syndicalistes ne se sont pas arrêtés à ce niveau d'accusations. Ils ont également mis en relief l'impact négatif de l'incompétence du directeur dans la gestion économique de l'entreprise. Ce qui a eu pour résultat, affirment-ils, d'entraîner d'importantes baisses du recouvrement des redevances des abonnées à tous les niveaux. Maintes fois interpellé par les syndicalistes à l'effet de reprendre en mains la situation dont celle très mauvaise de la distribution de l'eau, le directeur a mis à l'écart les rares compétences encore en poste. Celle servie par citernage est loin d'être potable. A longueur de journée, ceux-ci font la navette entre les quartiers, les cités et les communes. Les prix au m3 ont atteint des sommets. L'actuelle direction a été maintes fois alertée sur ce phénomène, en vain.