Le rejet de l'élection présidentielle du 12 décembre prochain a été réaffirmé, encorne une fois, hier, par les participants à la grandiose marche qui a eu lieu dans la ville de Tizi Ouzou, à l'occasion du 32e vendredi de protestation pour le départ du système. «Non au scrutin de la honte !», «Non à la mascarade électorale !», «Le peuple marche la tête haute et le pouvoir marche sur la tête !», «Pas d'élections avec un système mafieux !», «La période de désignation des présidents est finie !», tels sont, entre autres, les slogans scandés, à gorges déployées, par les manifestants qui ont entamé, comme chaque semaine, leur marche devant le portail principal du campus universitaire de Hasnaoua où les premières grappes humaines commençaient à affluer à partir de 12h30. Malgré un soleil de plomb, le 32e vendredi de protestation été imposant d'autant plus qu'il a drainé une marée humaine qui a déferlé sur la capitale du Djurdjura. Les participants à cette action ont exprimé, en outre, leur détermination farouche à maintenir la pression sur les décideurs jusqu'à la satisfaction des revendications du mouvement populaire. «Nous n'allons pas cesser de marcher jusqu'au départ de tous les symboles du système !», lance un marcheur, à l'aide d'un mégaphone. Les manifestants qui se sont scindés en plusieurs carrés compacts ont également stigmatisé Gaïd Salah, Bensalah et Bedoui dont le départ est réclamé par la foule composée notamment de jeunes, de femmes et même de personnes âgées. Les slogans écrits sur les pancartes brandies les marcheurs concordent avec les mots d'ordre du mouvement. «Pour une Algérie belle et prospère», «Attention au recyclage des hommes du passé. L'expérience 1999 à 2019 est à méditer. Place aux jeunes de la nouvelles génération», lit-on sur un carton porté par un enfant venu avec ses parents. «Etat civil et non militaire», est-il aussi écrit sur un autre étendard mis en avant par un manifestant. La foule a réclamé, encore une fois, la libération des détenus du mouvement populaire qui croupissent dans les geôles du pouvoir. Au-devant de chaque carré pratiquement, on remarque des pancartes avec les portraits des détenus comme Karim Tabbou, Lakhdar Bouregaâ, Fodil Boumala et Samir Benlarbi. Nous avons également aperçu un autre carré composé essentiellement de citoyens de la daïra de Tigzirt qui crient, à tue-tête, «Libérez les détenus, libérez l'Algerie !». Ils participent, chaque vendredi, tout en déployant une banderole portant les photos d'Amar Acherfouche arrêté à Alger pour avoir brandi le drapeau amazigh. D'ailleurs, depuis son arrestation, les citoyens de la région de Tigzirt n'ont cessé d'exiger sa libération à travers des actions de terrain. Jeudi, une marche a eu lieu, comme chaque semaine, dans la ville de Tigzirt. La mobilisation pour obtenir la libération des détenus du mouvement s'intensifie. Mercredi dernier, les habitants de Tifra, village du détenu Amar Acherfoun, ont tenu une assemblée générale. «L'initiative de cette rencontre est l'œuvre de la jeunesse du village qui veut se réapproprier les traditions ancestrales des solidarité dan ce village aux 57 martyrs. Les citoyens de Tifra sont déterminés à crier haut et fort pour dénoncer l'arbitraire dont sont victimes les détenus du mouvement, à l'image d'Amar Acherfouche», nous a-t-il été souligné par les habitants de Tifra, hier, lors de la marche de Tizi Ouzou. Celle-ci s'est déroulée dans un climat pacifique et dans une ambiance marquée par une solidarité exemplaire.