Les avocats de la défense ont démontré que le coordinateur de l'UDS présente toutes les garanties pour se représenter devant la justice, lorsque cela lui sera demandé. Karim Tabbou, coordinateur national de l'Union démocratique et sociale (UDS), a été remis, hier en liberté par la chambre d'accusation près le tribunal de Tipasa. Il bénéficie de la liberté provisoire, suite à l'appel interjeté par le collectif des avocats de la défense qui avait demandé l'examen de la décision de sa mise en détention préventive, telle que prononcée le 12 septembre dernier, par le juge d'instruction près le tribunal de Koléa pour "atteinte au moral de l'armée", en vertu de l'article 75 du code pénal. "L'audience s'est déroulée dans des conditions adéquates, ou tous les avocats sont intervenus. Suite à cela la présidente de l'audience a mis en délibération l'affaire", selon Me Nacer Hammouche. Lors de l'audience à laquelle ont pris part une quinzaine d'avocats de la défense représentant plusieurs bâtonnats (Alger, Tizi Ouzou, Béjaïa, Tipasa et Médéa), les plaidoiries ont porté sur les procédures sur lesquelles le juge d'instruction s'est basé pour prononcer le mandat de dépôt, et les moyens à mettre en œuvre dont le mécanisme de contrôle judiciaire, pour libérer Karim Tabbou, a indiqué Me Abdelghani Badi, un des membres du collectif. Selon lui, les avocats de la défense ont démontré que Karim Tabbou présente toutes les garanties pour se représenter devant la justice, lorsque cela lui sera demandé, en rappelant que les dispositions juridiques qu'il s'agisse des procédures pénales, les articles de la Constitution, où les conventions internationales insistent sur le fait que les libertés fondamentales ne peuvent être exposées aux ordres non fondés dans des affaires de ce genre. Et d'ajouter que le collectif de défense a, dans ce sens, expliqué que "ce genre d'affaire n'est pas dénué d'arrière-pensées politiques" et que "Karim Tabbou est poursuivi en justice pour ses positions politiques". Me Mustapha Bouchachi a indiqué, pour sa part, que sa plaidoirie a consisté à expliquer que "les faits pour lesquels est poursuivi Karim Tabbou ne représentent pas un crime au vu de la loi algérienne", et en outre, que "Karim Tabbou présentait toutes les garanties de se représenter devant la justice et qu'il n'était pas besoin d'ordonner un mandat de dépôt contre lui. Le code de procédure pénale dans son article 123 stipule que l'accusé reste libre durant l'enquête, mais est soumis au contrôle judiciaire, sauf lorsqu'il ne présente aucune garantie, mais dans le cas de Karim Tabbou, il présente toutes les garanties et est connu par son militantisme, dans tous les coins d'Algérie". Me Bouchachi a rappelé que "les articles de loi pour lesquels Karim Tabbou est poursuivi ont été promulgués au temps du parti unique, dans les années 60, et à chaque fois, qu'on veut coller une affaire à quelqu'un on convoque l'un de ces articles". Pour cela il dira qu'"il n'y a aucun fait qui peut être qualifié sur la base de cet article 75 pour lequel est poursuivi Karim Tabbou". Un rassemblement de soutien au leader de l'UDS a été organisé, hier, devant le siège de la cour de Tipasa, par des dizaines de citoyens, dont des figures de l'opposition et des représentants de la Laddh.