Pour le 32e vendredi consécutif, les manifestants ont investi la rue, hier à Sidi Bel Abbès, pour exiger un changement radical et le départ du gouvernement de Bedoui. Des centaines de citoyens se sont donné rendez-vous, comme à l'accoutumée, place du 1er Novembre (ex-Carnot) pour un autre vendredi de révolte pacifique. Appelant à la libération des détenus d'opinion et des animateurs du hirak incarcérés dans les prisons de plusieurs wilayas du pays, les manifestants ont sillonné de nombreuses artères de la ville en marquant des haltes devant le siège de la wilaya et le rond-point de l'immeuble Le Garden. «Ni Tebboune ni Benflis, le peuple est le raïs», «Makanch intikhabates ya issabate» (Pas d'élections avec les gangs au pouvoir), «Pouvoir au peuple, tatnahaw ga3», «Libérerez les détenus», «Nous marcherons chaque vendredi jusqu'à l'application de l'article 7», sont, entre autres, les slogans scandés par les manifestants qui s'en sont pris au chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah, et ont rejeté la tenue de l'élection présidentielle en décembre prochain. Fermement opposés à l'option d'une élection visant à régénérer un système politique corrompu et prédateur, les manifestants ont vilipendé partis politiques, candidats potentiels à la présidentielle, médias et responsables gouvernementaux. Employant une expression populaire «dezou mâahoum», les manifestants ont invité les Tebboune, Benflis, Bedoui, Gaïd Salah, le FLN, le RND et les médias flatteurs à la botte des puissants du moment à «pousser avec eux».