L'insuffisance rénale progresse à un rythme effarant dans la région de Sidi Aïch. Il est, certes, difficile d'en appréhender les contours exacts et de disposer de statistiques exhaustives, en l'absence d'un fichier dédié à cette pathologie. Néanmoins, les professionnels de la santé sont unanimes à noter une évolution exponentielle de la maladie, laquelle touche toutes les franges de la société, les deux sexes confondus. «Le nombre de malades est en perpétuelle augmentation. En dix ans de pratique médicale, le nombre des patients reçus en consultation et affectés par l'insuffisance rénale est passé du simple au double, voire plus», atteste un praticien établi à Sidi Aïch, qui signale une incidence de plus en plus marquée de la maladie chez la frange juvénile. «Les chiffres ne peuvent qu'évoluer vers la hausse. Il ne peut pas en être autrement quand les facteurs prédisposant à cette maladie chronique, autant que les facteurs déclenchants, empruntent la même tendance», confie un médecin. Au centre d'hémodialyse de la ville, situé à proximité de la polyclinique, les statistiques révèlent une propagation des plus inquiétantes de cette affection. «A l'ouverture du centre, en 2011, nous prenions en charge 20 insuffisants rénaux. A présent, nous en sommes à 68 patients. Le nombre de malades a donc plus que triplé en l'espace de 8 ans», confie le chef de service du centre, qui fait état d'un flux de plus en plus important de patients. Notre interlocuteur souligne que les Insuffisants rénaux chroniques (IRC) sont pris en charge à raison de 2 à 3 séances d'épuration extra rénale par semaine, suivant la prescription médicale. Néanmoins, la structure s'avère de plus en plus exiguë et les générateurs d'hémodialyse vieillissants tombent souvent en panne. De l'avis de bien des professionnels de la santé, le salut n'est pas dans le développement de ces soins palliatifs. Il faut plutôt, insiste-t-on, promouvoir la transplantation rénale et surtout intervenir en amont, en agissant sur les facteurs de risque. «La solution est dans la prévention primaire. Manger sain et équilibré, pratiquer une activité physique régulière et lutter contre le stress. En somme, adopter une bonne hygiène de vie pour se prémunir contre l'hypertension artérielle et le diabète, les deux principales maladies pourvoyeuses d'insuffisance rénale», préconise un toubib de la région.